
Bandeau manif

QU'ON SE LE DISE !
22 nov. 2010
Modification du site internet
Nous avons donc par la même occasion changer de nom de domaine.
il est devenu un peu standardisé : www.resistance56.org .
Ce qui change pas :
- graphique identique mais mieux adapté au menu principale
- système de fonctionnement mais meilleur gestion des sections et catégories
- Vos identifiant et mot de passe
- Nouvelle rubrique Articlothèque (pour pouvoir effectuer les "copier coller")
- un meilleurs système de TChat
- il faut rajouter du contenu car le site est pour le moment vide
seb
Retraites / regard d'une vieille dame ... à lire et à faire suivre !
Elle incite à la fin à signer la pétition de Politis (pour ceux qui ne l'ont encore pas fait).
A demain, continuons de dire NON !... mArie
Une vieille dame s'exprime :
Je suis trop âgée et je n’ai pas pu manifester car je me déplace en fauteuil roulant. Cependant, je me suis installée pas loin, pour ne pas être bousculée, avec une pancarte reprenant l’une de celles des manifestations contre la casse des retraites : "Tu sais, ma petite fille, à ton âge, je travaillais déjà ! - Oui, Mamie, mais moi, à ton âge, je travaillerai encore..."
Mon mari est mort des suites de la dernière guerre au cours de laquelle ses poumons ont été abîmés par les gaz. Nous étions tous les deux contents quand elle a fini, car nous n’en voyions pas la fin. Et contents aussi de voir appliquer le Programme de la Résistance, reconnaissants à ceux qui l’avaient élaboré en ne perdant pas espoir, malgré les arrestations, les tortures et les morts dans leurs rangs, .
Mes enfants et petits-enfants ont participé à toutes les manifestations, à l’appel de leurs partis ou de leurs syndicats, ou tout simplement parce qu’ils se rendaient compte qu’on leur racontait des mensonges gros comme des maisons et qu’ils n’en pouvaient plus de chercher à vivre dans une pareille tromperie, dans une pareille injustice déguisée en vertu. Ils ont relu et approuvé ce que j’écris maintenant.
J’ai puisé dans ma cagnotte pour que ma fille et son mari puissent faire la grève. Mais je suis inquiète pour un petit-fils qui a encore des difficultés à respirer à cause des gaz lacrymogènes. Il me dit qu’il n’a pas le temps de s’occuper de sa santé parce qu’il va voir un copain qui a été arrêté et va être jugé pour des faits qu’il n’a certainement pas commis (je le connais : il ne ferait pas de mal à une mouche !).
Nous autres, les anciens, nous connaissons les abus de pouvoir, les dénonciations calomnieuses, les tromperies et les mensonges, les diverses techniques d’intimidation et de manipulation, etc. , car nous les avons subis. Nous ne sommes pas encore tous morts, et il reste la parole pour transmettre aux moins vaillants sur leurs jambes. Le peuple de France aime plaisanter et rire, au travail et avec les amis, aime la belle vie dans son beau pays. Mais quand il est en colère parce qu’on le prend trop pour ce qu’il n’est pas et tente de lui faire passer des vessies pour des lanternes... il est en colère !
233 de nos députés et 153 de nos sénateurs ont voté CONTRE la casse des retraites - et du reste. Le Parti Socialiste a même déposé un recours devant le Conseil Constitutionnel. Mais ça n’a pas suffi, et la loi est passée, par la volonté du parti au pouvoir. Celui-ci, en se dévoilant, ressemble de plus en plus à celui qui a apporté l’horreur nazie à l’Allemagne !
Il ne nous restait plus alors qu’à panser nos blessures en imaginant des lendemains encore pire qu’aujourd’hui ?
Mon fils m’a alors fait signer un papier pour un appel à referendum qui se trouve sur Internet et qui représente un espoir : bien que l’Union Européenne ait tenté, à la demande de notre président, de supprimer ce droit, les peuples des pays qui la composent peuvent (encore) demander un référendum. Pour cela, en France :
Il suffit d’être plus de 4 millions et que parmi ces 4 millions, il y ait 190 élus du peuple.
Peu importe alors qui a mis en œuvre cet appel ! Il est notre seule chance !
Avec plus de 3 millions de Français dans la rue, pour certains avec leurs partis et leurs syndicats brandissant des bannières et chantant, avec les 386 élus du peuple qui ont voté CONTRE CE MASSACRE DE NOS ACQUIS, avec ceux qui, comme moi, ne peuvent pas bouger, ou n’ont pas Internet, ceux qui habitent loin, dans des campagnes mal desservies, etc. on devrait y arriver...
ÉLUS, PARTIS, SYNDICATS, AVEC NOUS !
ÉLUS, PARTIS, SYNDICATS, AUX COTES DU PEUPLE DE FRANCE !
Une vieille dame, ses enfants et petits-enfants, vous en seront reconnaissants.
*
Les DÉPUTES qui ont voté CONTRE LE MASSACRE : http://www.assemblee-nationale.fr/1...
Les SÉNATEURS qui ont voté CONTRE LE MASSACRE : http://www.senat.fr/scrutin-public/...
L’appel : http://www.referendumretraites.org/
La retraite, un choix de société
Du printemps à l’automne 2010, un mouvement social a gagné la France entière, avec une ampleur inégalée peut-être depuis plusieurs décennies. Malgré cela, le gouvernement a fait passer en force sa réforme des retraites devant le Parlement. Après s’être livré à un simulacre de concertation avec les organisations syndicales, il a méprisé l’expression populaire qui s’est manifestée de façon croissante. Sa réforme, profondément injuste, a pour but de restreindre les dépenses sociales et les dépenses publiques afin de satisfaire les exigences des marchés financiers. Il s’agit de faire payer la crise aux catégories modestes, tout en poursuivant l’entreprise de démolition du système par répartition pour faire la place à la capitalisation, aux assurances et à l’épargne privées.
Au fur et à mesure que les arguments du gouvernement, relayant ceux du Medef, étaient décortiqués et retournés par les salariés et les citoyens, la question des retraites a progressivement catalysé autour d’elle le rejet des politiques économiques et sociales qui se soldent depuis tant d’années par plus de chômage, plus de précarité et d’inégalités, et plus de cadeaux destinés aux plus riches, tandis que les étrangers étaient stigmatisés et réprimés. Le gouvernement avait parié sur le désintérêt, la passivité et l’incompréhension de la jeunesse. Mal lui en a pris, les jeunes sont entrés dans le mouvement, manifestant ainsi une maturité et un sens aigu des enjeux. La solidarité intergénérationnelle existe aussi dans la rue.
Que le gouvernement parvienne ou non à faire appliquer cette loi, la lutte aura marqué les esprits et les organisations, et nous devrons, dans les semaines et les mois à venir, participer à l’élaboration d’un projet de réforme des retraites réunissant les nombreuses propositions qui ont été mises en discussion, notamment au cours de la campagne unitaire « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites ». Beaucoup d’entre elles font déjà l’objet d’un large consensus entre les associations, syndicats et partis qui se sont engagés résolument contre la loi Sarkozy-Woerth. Il s’agit maintenant de les mettre en cohérence et de les soumettre à la discussion la plus générale possible.
Nous pensons cette élaboration possible parce que des principes forts ont émergé et ont été imposés dans le débat public :
- la question des retraites est en premier lieu une question de répartition de la richesse produite et du temps de travail ; elle exige de remodeler radicalement la répartition des revenus entre travail et capital en faveur du premier ; l’augmentation des cotisations est parfaitement possible en soumettant à cotisations les profits financiers distribués ;
- l’âge légal de la retraite peut et doit être 60 ans à taux plein ;
- la durée de cotisation doit être compatible avec le partage du travail nécessaire ; des compensations sont indispensables pour travaux pénibles, carrières longues ou discontinues.
- la garantie d’un taux de remplacement fait partie du contrat social intergénérationnel ;
- des minimum et maximum de pension décents doivent être fixés pour réduire les inégalités ;
- les inégalités de pension entre les femmes et les hommes doivent être combattues par une politique pour l’égalité à la fois dans l’emploi, la retraite et la vie familiale ;
- la question des retraites a catalysé autour d’elle l’aspiration à un renouvellement complet des politiques publiques permettant de renforcer la cohésion sociale au lieu de la détruire ;
- la retraite constitue en effet un choix de société alternatif à celui imposé par la finance mondiale ; en particulier, le système de retraite par capitalisation doit être catégoriquement refusé et la diminution du temps de travail doit permettre de redéfinir la place du travail dans la société, de mieux vivre et de préserver les écosystèmes.
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Populisme : le peuple en accusation
Par Benoit Schneckenburger
C'est devenu un lieu commun du commentaire des politologues : dès qu'un mouvement ou un porte parole déroge aux règles du consensus, on le qualifie de populiste. Mais les mots traduisent autant l'intention de celui qui les prononce qu'ils sont le signe de ce qu'ils sont censés décrire. Marx appelle cela l'idéologie.
Du côté des choses, « populisme » ne renvoie à aucune réalité uniforme : parti du peuple américain au XIX° siècle qui voulait défendre les intérêts des petits paysans ; courant russe de socialisme ; expériences très diverses de gouvernements et de mouvements sociaux en Amérique latine ; mode référendaire en Suisse ; en France Le Pen, Tapie, Mélenchon, tous dans le même sac. Du côté de l'intention, on remarque un très net infléchissement entre l'usage péjoratif qui en est fait et son sens littéral, donné par le Larousse : « attitude politique consistant à se réclamer du peuple, de ses aspirations profondes, de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits. »
Pour ses détracteurs, le populiste apparaît sous la figure d'un habile démagogue qui mettrait en fait en péril la démocratie. L'accusation de populisme révèle deux problèmes. En premier lieu l'émergence historique de mouvements populistes marque une crise de la représentation politique traditionnelle qui ne sait plus répondre aux attentes du peuple. En second lieu, l'accusation de populisme masque l'idée que l'appel à une forme plus directe ou plus impliquée du peuple reste fondamentalement illégitime, car le peuple serait comme par nature incapable de se gouverner lui-même.
On voit ici l'enjeu de ce débat : il s'agit ni plus ni moins de la légitimité et de la validité des revendications populaires elles-mêmes ! Accuser de populisme, c'est travestir le principe même de la démocratie, proclamé par notre constitution. Il ne s'agit plus du « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », mais du gouvernement du peuple par ceux-là seuls qui savent ce qui est bon pour lui.
Le terme populisme constitue en effet l'un des pôles d'une triade dont les autres éléments se nomment élitisme et démocratie. Débat ancien, qui commence par la difficile reconnaissance du peuple comme acteur politique, se prolonge dans la définition des formes sociales et institutionnelles par lesquelles il se pourra se représenter. Il s'agit bien de définir le champ de la souveraineté populaire.
Le populisme : disparité des expériences, unité de symptôme
Dans la tradition de la pensée politique, parler du peuple ne va pas de soi. Déjà la pensée greco-romaine pensait le peuple sous plusieurs figures. Si l’on parle de démocratie c’est aussi parce que pour les grecs, le peuple se dit tout à la fois demos que pléthos : la foule, la populace. On peut se réclamer des classes populaires par opposition avec les élites ou les dominants et leur pouvoir oligarchique ; on peut faire du peuple une fiction qui refuse la distinction de classes pour créer un unité mythique derrière un chef, une patrie ou une histoire.
Chaque populisme renvoie donc à une vision différente du peuple. Si l'on qualifie parfois Chavez de populiste, c'est précisément parce qu'il en appelle au peuple pour que ce dernier s'approprie les enjeux politiques : c'est ici le demos en action. En revanche, les replis identitaires de Jörg Haider eux n'en appellent pas à un peuple en mouvement, mais à une idée figée, le genos. Le Pen et Berlusconi font mine de nier les différences de classes et d'en appeler à un peuple ethnique, alors que tout leur programme social est un programme de dérégulation, eux-mêmes appartenant aux classes favorisées.
Par delà la grande diversité des expériences historiques, il y a cependant un point commun à tous les usages du terme populisme. Son apparition est toujours le signe d'une crise profonde de la représentativité. Il faut interroger ce qui, sous couvert d'une défiance des élites masque peut-être une défiance du peuple.
Élitisme et haine du peuple
Dès son origine, la démocratie souffre d'un rejet, voire, comme le note Jacues Rancière dans son ouvrage du même nom, d'une Haine de la démocratie (La Fabrique). Platon refuse la démocratie dans la République. Selon lui l'homme démocratique suivrait ses penchants corporels en lieu et place de la réflexion. Pire, la démocratie ne reconnaît pas l'ordre traditionnel de l'aristocratie, car elle est fondée sur l'égalité. Égalité contre aristocratie : dès l'origine s'installe l'idée qu'en démocratie aucune compétence n'est exigée du peuple pour exercer sa souveraineté, invention grecque que salue l'historien marxiste Finley dans Démocratie antique et démocratie moderne (Payot).
La démocratie libérale se trouve aux prises à une contradiction majeure : elle se réclame du peuple, mais elle ne peut tolérer que les classes sociales populaires se mêlent de politique. Depuis les années 50, les intellectuels libéraux, comme Jones ou Lipset, encouragent l'apathie politique, l'absence d'engagement, le peuple devant se contenter de choisir entre des élites compétitives. Pour eux, un peuple investi est dangereux. Classes laborieuses, classe dangereuses. Aron, maître à penser des libéraux de tous bords, affirme aussi que «génétiquement » seule une « minorité » de la population est capable politiquement. Autrefois on justifiait le suffrage censitaire ou l'aristocratie de sang. Aujourd'hui, une oligarchie recrutée dans les mêmes grandes écoles, formés par une pensée unique en économie, s'auto-proclame digne des suffrages.
Démocratie et participation populaire
À l'encontre des libéraux, Rousseau, penseur du peuple à plus d'un titre, permet une première réponse à l'idée que le peuple ne saurait se gouverner lui-même. Certes, une démocratie directe sans médiation est impossible car il faut bien produire les lois. Toutefois le critère de compétence préalable du peuple ne se pose pas : le peuple découvre sa compétence dans le travail politique par lequel il s'agit de faire émerger la volonté générale. Je pars de mes intérêts privés, mais en pensant la loi sous la forme d'une généralité, je passe par un moment de réflexion qui me fait sortir de l'égocentrisme pour penser l'intérêt général. La révolution française a voulu mettre en œuvre ce principe.
Aujourd'hui le peuple doit retrouver sa souveraineté, qui lui est ôtée par un système qui peu à peu, dans la logique libérale, entend le convoquer à intervalles très espacées pour lui demander de se prononcer parmi un choix d'élites auto-constituées. Ainsi, être populiste en bon sens, c'est faire le pari que le peuple ne doit pas être écarté des décisions, à condition qu'on lui donne les moyens d'y réfléchir. Les mobilisations sociales sont d'importants moments de prise de conscience politique. D'où la révolution citoyenne et la référence à la République sociale.
Ce travail de ré-apropriation de l'espace public suppose un travail de médiations institutionnelles qui font le peuple est progressivement de plus en plus intéressé à s'investir dans la politique. Le référendum sur la Poste, par exemple, n'était pas une fin en soi, mais l'occasion de reposer au plus près la question des services publics. Le résultat du vote importe tout autant que la richesse de la campagne électorale et des débats citoyens.
Il y a un corrélatif absolument nécessaire : l'éducation. Saint-Just et Condorcet en faisaient une priorité : un peuple habitué à l'esclavage doit se cultiver pour gouverner. Il ne peut y avoir d'implication populaire sans éducation populaire.
!
Dimanche 21 novembre 2010
Signes de Résistance
Samedi 20 novembre 2010 à Tournus
La statue de Greuze emballée « FICELEE A LA SAUVETTE COMME NOS RETRAITES ! »
La bataille n'est pas terminée... En attendant la journée du 23, le statue de Greuze à Tournus participe à l'action, ficelée par un collectif formé de personnes de divers horizons, qui souhaitent que partout, et tous les jours, se multiplient les signes de la résistance.
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