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QU'ON SE LE DISE !
29 nov. 2010
N'oublions pas le nouveau site
Marion
26 nov. 2010
25 nov. 2010
Une guerilla sociale durable..
Pour Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à l’Institut d’études politiques de Lyon et membre du Conseil Scientifique d’Attac France, le mouvement social a déjà gagné, mais insuffisamment.
ENTRETIEN
Après le vote du parlement, peut-on considérer que la loi sur les retraites est une affaire classée et que le mouvement social a subi une défaite ?
Philippe Corcuff. On pourrait plutôt dire que le mouvement social a déjà gagné, mais insuffisamment. Ainsi, une mobilisation d’ampleur sur une durée significative a redonné confiance et inventivité aux résistances populaires. De nouvelles générations, de nouveaux secteurs professionnels et des individus peu ou pas impliqués auparavant se sont inscrits dans une action collective massive. C’est un acquis central à ne pas laisser en friche, soit par auto-aveuglement fataliste, soit au profit d’un horizon principalement électoral.
D’ailleurs des collectifs interprofessionnels et intersyndicaux poursuivent leur action. Et la promulgation de la loi sur les retraites vient se heurter à la diffusion d’un imaginaire de la désobéissance civile, faisant de la contestation citoyenne des lois un des lieux de renouvellement d’un espace démocratique mis sous tutelle oligarchique par une représentation politique professionnalisée intriquée avec des intérêts capitalistes.
Les cadres militants ont souvent tendance à observer la réalité en fonction de schémas pré-établis, en tentant de faire rentrer la réalité dans ces schémas. Ils apparaissent insuffisamment attentifs aux caractéristiques d’une situation à chaque fois spécifique, en risquant, toujours un peu déçus, de passer à côté des potentialités de chaque contexte.
Justement certains ont regretté l’absence d’appel à la grève générale. Qu’en pensez-vous ?
Philippe Corcuff. L’absence de mot d’ordre de grève générale par l’intersyndicale nationale a effectivement constitué, à mon avis, un frein à la généralisation du mouvement. Mais un tel appel n’aurait pas suffi à créer magiquement une grève générale effective. Les mouvements sociaux sont plus compliqués. L’imaginaire de la grève générale, issu du syndicalisme révolutionnaire d’avant la guerre de 1914-1918, constitue une invitation fort utile à la convergence des luttes sociales face à la tendance à leur éparpillement. De ce point de vue, son usage a été bénéfique dans le cours du mouvement. Mais ce mot d’ordre ne doit pas devenir tyrannique, comme si c’était la seule voie possible de la généralisation. En fonction des conditions concrètes, il faudrait être davantage ouverts à une diversité de chemins de généralisation. C’est dans cette perspective que j’ai envisagé une « guérilla sociale durable » (1).
Qu’est-ce qui selon vous caractérise ce mouvement social ?
Philippe Corcuff. Il se situe dans le prolongement des mouvements sociaux de 1995, de 2003 et de 2006, en exprimant des aspirations fortes dans notre pays : l’attachement à la protection sociale et aux services publics, la solidarité intergénérationnelle et la revendication d’une autre répartition des richesses.
Comme déjà le combat sur le contrat première embauche, il renforce aussi
l’importance prise par la composante individuelle, les attentes des individualités blessées par la logique du capitalisme, que nous venons de traiter dans le livre d’Attac, Le Capitalisme contre les individus (Éditions Textuel). Le succès dans les diverses manifestations du slogan « Je lutte des classes » est de ce point de vue significatif.
Par ailleurs, ce mouvement est marqué par des formes particulièrement prononcées de solidarité (notamment solidarité financière avec les grévistes) et une accentuation des liaisons interprofessionnelles et intersyndicales autour d’actions directes(blocages, actions symboliques, etc.). Enfin, il a fait preuve d’un caractère mobile, multiforme et polyphonique, entre repères nationaux fournis par les journées d’action, grèves sectorisées et mouvantes, actions locales, actes de solidarité, etc.
Entretien réalisé par Jacqueline Sellem
Paru dans L’Humanité, mardi 23 novembre 2010, p.13
Copier/coller mArie
22 nov. 2010
Modification du site internet
Nous avons donc par la même occasion changer de nom de domaine.
il est devenu un peu standardisé : www.resistance56.org .
Ce qui change pas :
- graphique identique mais mieux adapté au menu principale
- système de fonctionnement mais meilleur gestion des sections et catégories
- Vos identifiant et mot de passe
- Nouvelle rubrique Articlothèque (pour pouvoir effectuer les "copier coller")
- un meilleurs système de TChat
- il faut rajouter du contenu car le site est pour le moment vide
seb
Retraites / regard d'une vieille dame ... à lire et à faire suivre !
Elle incite à la fin à signer la pétition de Politis (pour ceux qui ne l'ont encore pas fait).
A demain, continuons de dire NON !... mArie
Une vieille dame s'exprime :
Je suis trop âgée et je n’ai pas pu manifester car je me déplace en fauteuil roulant. Cependant, je me suis installée pas loin, pour ne pas être bousculée, avec une pancarte reprenant l’une de celles des manifestations contre la casse des retraites : "Tu sais, ma petite fille, à ton âge, je travaillais déjà ! - Oui, Mamie, mais moi, à ton âge, je travaillerai encore..."
Mon mari est mort des suites de la dernière guerre au cours de laquelle ses poumons ont été abîmés par les gaz. Nous étions tous les deux contents quand elle a fini, car nous n’en voyions pas la fin. Et contents aussi de voir appliquer le Programme de la Résistance, reconnaissants à ceux qui l’avaient élaboré en ne perdant pas espoir, malgré les arrestations, les tortures et les morts dans leurs rangs, .
Mes enfants et petits-enfants ont participé à toutes les manifestations, à l’appel de leurs partis ou de leurs syndicats, ou tout simplement parce qu’ils se rendaient compte qu’on leur racontait des mensonges gros comme des maisons et qu’ils n’en pouvaient plus de chercher à vivre dans une pareille tromperie, dans une pareille injustice déguisée en vertu. Ils ont relu et approuvé ce que j’écris maintenant.
J’ai puisé dans ma cagnotte pour que ma fille et son mari puissent faire la grève. Mais je suis inquiète pour un petit-fils qui a encore des difficultés à respirer à cause des gaz lacrymogènes. Il me dit qu’il n’a pas le temps de s’occuper de sa santé parce qu’il va voir un copain qui a été arrêté et va être jugé pour des faits qu’il n’a certainement pas commis (je le connais : il ne ferait pas de mal à une mouche !).
Nous autres, les anciens, nous connaissons les abus de pouvoir, les dénonciations calomnieuses, les tromperies et les mensonges, les diverses techniques d’intimidation et de manipulation, etc. , car nous les avons subis. Nous ne sommes pas encore tous morts, et il reste la parole pour transmettre aux moins vaillants sur leurs jambes. Le peuple de France aime plaisanter et rire, au travail et avec les amis, aime la belle vie dans son beau pays. Mais quand il est en colère parce qu’on le prend trop pour ce qu’il n’est pas et tente de lui faire passer des vessies pour des lanternes... il est en colère !
233 de nos députés et 153 de nos sénateurs ont voté CONTRE la casse des retraites - et du reste. Le Parti Socialiste a même déposé un recours devant le Conseil Constitutionnel. Mais ça n’a pas suffi, et la loi est passée, par la volonté du parti au pouvoir. Celui-ci, en se dévoilant, ressemble de plus en plus à celui qui a apporté l’horreur nazie à l’Allemagne !
Il ne nous restait plus alors qu’à panser nos blessures en imaginant des lendemains encore pire qu’aujourd’hui ?
Mon fils m’a alors fait signer un papier pour un appel à referendum qui se trouve sur Internet et qui représente un espoir : bien que l’Union Européenne ait tenté, à la demande de notre président, de supprimer ce droit, les peuples des pays qui la composent peuvent (encore) demander un référendum. Pour cela, en France :
Il suffit d’être plus de 4 millions et que parmi ces 4 millions, il y ait 190 élus du peuple.
Peu importe alors qui a mis en œuvre cet appel ! Il est notre seule chance !
Avec plus de 3 millions de Français dans la rue, pour certains avec leurs partis et leurs syndicats brandissant des bannières et chantant, avec les 386 élus du peuple qui ont voté CONTRE CE MASSACRE DE NOS ACQUIS, avec ceux qui, comme moi, ne peuvent pas bouger, ou n’ont pas Internet, ceux qui habitent loin, dans des campagnes mal desservies, etc. on devrait y arriver...
ÉLUS, PARTIS, SYNDICATS, AVEC NOUS !
ÉLUS, PARTIS, SYNDICATS, AUX COTES DU PEUPLE DE FRANCE !
Une vieille dame, ses enfants et petits-enfants, vous en seront reconnaissants.
*
Les DÉPUTES qui ont voté CONTRE LE MASSACRE : http://www.assemblee-nationale.fr/1...
Les SÉNATEURS qui ont voté CONTRE LE MASSACRE : http://www.senat.fr/scrutin-public/...
L’appel : http://www.referendumretraites.org/
La retraite, un choix de société
Du printemps à l’automne 2010, un mouvement social a gagné la France entière, avec une ampleur inégalée peut-être depuis plusieurs décennies. Malgré cela, le gouvernement a fait passer en force sa réforme des retraites devant le Parlement. Après s’être livré à un simulacre de concertation avec les organisations syndicales, il a méprisé l’expression populaire qui s’est manifestée de façon croissante. Sa réforme, profondément injuste, a pour but de restreindre les dépenses sociales et les dépenses publiques afin de satisfaire les exigences des marchés financiers. Il s’agit de faire payer la crise aux catégories modestes, tout en poursuivant l’entreprise de démolition du système par répartition pour faire la place à la capitalisation, aux assurances et à l’épargne privées.
Au fur et à mesure que les arguments du gouvernement, relayant ceux du Medef, étaient décortiqués et retournés par les salariés et les citoyens, la question des retraites a progressivement catalysé autour d’elle le rejet des politiques économiques et sociales qui se soldent depuis tant d’années par plus de chômage, plus de précarité et d’inégalités, et plus de cadeaux destinés aux plus riches, tandis que les étrangers étaient stigmatisés et réprimés. Le gouvernement avait parié sur le désintérêt, la passivité et l’incompréhension de la jeunesse. Mal lui en a pris, les jeunes sont entrés dans le mouvement, manifestant ainsi une maturité et un sens aigu des enjeux. La solidarité intergénérationnelle existe aussi dans la rue.
Que le gouvernement parvienne ou non à faire appliquer cette loi, la lutte aura marqué les esprits et les organisations, et nous devrons, dans les semaines et les mois à venir, participer à l’élaboration d’un projet de réforme des retraites réunissant les nombreuses propositions qui ont été mises en discussion, notamment au cours de la campagne unitaire « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites ». Beaucoup d’entre elles font déjà l’objet d’un large consensus entre les associations, syndicats et partis qui se sont engagés résolument contre la loi Sarkozy-Woerth. Il s’agit maintenant de les mettre en cohérence et de les soumettre à la discussion la plus générale possible.
Nous pensons cette élaboration possible parce que des principes forts ont émergé et ont été imposés dans le débat public :
- la question des retraites est en premier lieu une question de répartition de la richesse produite et du temps de travail ; elle exige de remodeler radicalement la répartition des revenus entre travail et capital en faveur du premier ; l’augmentation des cotisations est parfaitement possible en soumettant à cotisations les profits financiers distribués ;
- l’âge légal de la retraite peut et doit être 60 ans à taux plein ;
- la durée de cotisation doit être compatible avec le partage du travail nécessaire ; des compensations sont indispensables pour travaux pénibles, carrières longues ou discontinues.
- la garantie d’un taux de remplacement fait partie du contrat social intergénérationnel ;
- des minimum et maximum de pension décents doivent être fixés pour réduire les inégalités ;
- les inégalités de pension entre les femmes et les hommes doivent être combattues par une politique pour l’égalité à la fois dans l’emploi, la retraite et la vie familiale ;
- la question des retraites a catalysé autour d’elle l’aspiration à un renouvellement complet des politiques publiques permettant de renforcer la cohésion sociale au lieu de la détruire ;
- la retraite constitue en effet un choix de société alternatif à celui imposé par la finance mondiale ; en particulier, le système de retraite par capitalisation doit être catégoriquement refusé et la diminution du temps de travail doit permettre de redéfinir la place du travail dans la société, de mieux vivre et de préserver les écosystèmes.
copier-coller marie
Populisme : le peuple en accusation
Par Benoit Schneckenburger
C'est devenu un lieu commun du commentaire des politologues : dès qu'un mouvement ou un porte parole déroge aux règles du consensus, on le qualifie de populiste. Mais les mots traduisent autant l'intention de celui qui les prononce qu'ils sont le signe de ce qu'ils sont censés décrire. Marx appelle cela l'idéologie.
Du côté des choses, « populisme » ne renvoie à aucune réalité uniforme : parti du peuple américain au XIX° siècle qui voulait défendre les intérêts des petits paysans ; courant russe de socialisme ; expériences très diverses de gouvernements et de mouvements sociaux en Amérique latine ; mode référendaire en Suisse ; en France Le Pen, Tapie, Mélenchon, tous dans le même sac. Du côté de l'intention, on remarque un très net infléchissement entre l'usage péjoratif qui en est fait et son sens littéral, donné par le Larousse : « attitude politique consistant à se réclamer du peuple, de ses aspirations profondes, de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits. »
Pour ses détracteurs, le populiste apparaît sous la figure d'un habile démagogue qui mettrait en fait en péril la démocratie. L'accusation de populisme révèle deux problèmes. En premier lieu l'émergence historique de mouvements populistes marque une crise de la représentation politique traditionnelle qui ne sait plus répondre aux attentes du peuple. En second lieu, l'accusation de populisme masque l'idée que l'appel à une forme plus directe ou plus impliquée du peuple reste fondamentalement illégitime, car le peuple serait comme par nature incapable de se gouverner lui-même.
On voit ici l'enjeu de ce débat : il s'agit ni plus ni moins de la légitimité et de la validité des revendications populaires elles-mêmes ! Accuser de populisme, c'est travestir le principe même de la démocratie, proclamé par notre constitution. Il ne s'agit plus du « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », mais du gouvernement du peuple par ceux-là seuls qui savent ce qui est bon pour lui.
Le terme populisme constitue en effet l'un des pôles d'une triade dont les autres éléments se nomment élitisme et démocratie. Débat ancien, qui commence par la difficile reconnaissance du peuple comme acteur politique, se prolonge dans la définition des formes sociales et institutionnelles par lesquelles il se pourra se représenter. Il s'agit bien de définir le champ de la souveraineté populaire.
Le populisme : disparité des expériences, unité de symptôme
Dans la tradition de la pensée politique, parler du peuple ne va pas de soi. Déjà la pensée greco-romaine pensait le peuple sous plusieurs figures. Si l’on parle de démocratie c’est aussi parce que pour les grecs, le peuple se dit tout à la fois demos que pléthos : la foule, la populace. On peut se réclamer des classes populaires par opposition avec les élites ou les dominants et leur pouvoir oligarchique ; on peut faire du peuple une fiction qui refuse la distinction de classes pour créer un unité mythique derrière un chef, une patrie ou une histoire.
Chaque populisme renvoie donc à une vision différente du peuple. Si l'on qualifie parfois Chavez de populiste, c'est précisément parce qu'il en appelle au peuple pour que ce dernier s'approprie les enjeux politiques : c'est ici le demos en action. En revanche, les replis identitaires de Jörg Haider eux n'en appellent pas à un peuple en mouvement, mais à une idée figée, le genos. Le Pen et Berlusconi font mine de nier les différences de classes et d'en appeler à un peuple ethnique, alors que tout leur programme social est un programme de dérégulation, eux-mêmes appartenant aux classes favorisées.
Par delà la grande diversité des expériences historiques, il y a cependant un point commun à tous les usages du terme populisme. Son apparition est toujours le signe d'une crise profonde de la représentativité. Il faut interroger ce qui, sous couvert d'une défiance des élites masque peut-être une défiance du peuple.
Élitisme et haine du peuple
Dès son origine, la démocratie souffre d'un rejet, voire, comme le note Jacues Rancière dans son ouvrage du même nom, d'une Haine de la démocratie (La Fabrique). Platon refuse la démocratie dans la République. Selon lui l'homme démocratique suivrait ses penchants corporels en lieu et place de la réflexion. Pire, la démocratie ne reconnaît pas l'ordre traditionnel de l'aristocratie, car elle est fondée sur l'égalité. Égalité contre aristocratie : dès l'origine s'installe l'idée qu'en démocratie aucune compétence n'est exigée du peuple pour exercer sa souveraineté, invention grecque que salue l'historien marxiste Finley dans Démocratie antique et démocratie moderne (Payot).
La démocratie libérale se trouve aux prises à une contradiction majeure : elle se réclame du peuple, mais elle ne peut tolérer que les classes sociales populaires se mêlent de politique. Depuis les années 50, les intellectuels libéraux, comme Jones ou Lipset, encouragent l'apathie politique, l'absence d'engagement, le peuple devant se contenter de choisir entre des élites compétitives. Pour eux, un peuple investi est dangereux. Classes laborieuses, classe dangereuses. Aron, maître à penser des libéraux de tous bords, affirme aussi que «génétiquement » seule une « minorité » de la population est capable politiquement. Autrefois on justifiait le suffrage censitaire ou l'aristocratie de sang. Aujourd'hui, une oligarchie recrutée dans les mêmes grandes écoles, formés par une pensée unique en économie, s'auto-proclame digne des suffrages.
Démocratie et participation populaire
À l'encontre des libéraux, Rousseau, penseur du peuple à plus d'un titre, permet une première réponse à l'idée que le peuple ne saurait se gouverner lui-même. Certes, une démocratie directe sans médiation est impossible car il faut bien produire les lois. Toutefois le critère de compétence préalable du peuple ne se pose pas : le peuple découvre sa compétence dans le travail politique par lequel il s'agit de faire émerger la volonté générale. Je pars de mes intérêts privés, mais en pensant la loi sous la forme d'une généralité, je passe par un moment de réflexion qui me fait sortir de l'égocentrisme pour penser l'intérêt général. La révolution française a voulu mettre en œuvre ce principe.
Aujourd'hui le peuple doit retrouver sa souveraineté, qui lui est ôtée par un système qui peu à peu, dans la logique libérale, entend le convoquer à intervalles très espacées pour lui demander de se prononcer parmi un choix d'élites auto-constituées. Ainsi, être populiste en bon sens, c'est faire le pari que le peuple ne doit pas être écarté des décisions, à condition qu'on lui donne les moyens d'y réfléchir. Les mobilisations sociales sont d'importants moments de prise de conscience politique. D'où la révolution citoyenne et la référence à la République sociale.
Ce travail de ré-apropriation de l'espace public suppose un travail de médiations institutionnelles qui font le peuple est progressivement de plus en plus intéressé à s'investir dans la politique. Le référendum sur la Poste, par exemple, n'était pas une fin en soi, mais l'occasion de reposer au plus près la question des services publics. Le résultat du vote importe tout autant que la richesse de la campagne électorale et des débats citoyens.
Il y a un corrélatif absolument nécessaire : l'éducation. Saint-Just et Condorcet en faisaient une priorité : un peuple habitué à l'esclavage doit se cultiver pour gouverner. Il ne peut y avoir d'implication populaire sans éducation populaire.
!
Dimanche 21 novembre 2010
Signes de Résistance
Samedi 20 novembre 2010 à Tournus
La statue de Greuze emballée « FICELEE A LA SAUVETTE COMME NOS RETRAITES ! »
La bataille n'est pas terminée... En attendant la journée du 23, le statue de Greuze à Tournus participe à l'action, ficelée par un collectif formé de personnes de divers horizons, qui souhaitent que partout, et tous les jours, se multiplient les signes de la résistance.
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19 nov. 2010
Hier, à Nantes ...
Si vous allez au bout des photos :
le défilé des zombis passant devant la Lutte était édifiant ('commentaire excellent à ce sujet)
4 ou 5 se sont "réveillés" et nous ont rejoints après ; - )
mArie
18 nov. 2010
Confusion au "Monde" sur les retraites
17 nov. 2010
[Nantes] On ne lâche rien !
17h30 : Rassemblement devant la médiathèque avec les lycéens.
Manifestation à parcours symbolique ensuite.
Ensuite place Royale :
18h30 : Assemblée générale interprofessionnelle.
Travailleurs syndiqués, non syndiqués, avec ou sans emploi, précaires, étudiants, lycéens, retraités. Tous ensemble, à la base, discutons et préparons la suite.
20h00 : Vin chaud et châtaignes grillées.
A tarif de lutte : pas cher mais utile.
20h30 : Brûlons symboliquement le texte de loi sur les retraites.
Nous alimenterons le feu avec quelques mesures récentes qui méritent le même sort (chasse aux Roms, changement de statut de la Poste, l’ouverture des jeux et paris en ligne, loi sur la sécurité intérieure, etc.).
Les lycéens manifestent et se rassemblent à 17h30 devant la médiathèque. Que tous ceux qui le peuvent soient avec eux. A plusieurs reprises déjà, les violences policières se sont abattues sur des lycéens, des étudiants et les personnes alentour.
Exploitables dès 14 ans, embastillables dès 13 ans, mais pas assez mûrs pour lutter collectivement ? Ne laissons pas l’Etat faire taire la jeunesse !
La loi sur les retraites est promulguée ? Nous la brûlerons ! Le CPE nous a démontré qu’une loi votée, promulguée, pouvait être défaite. Le recul de l’histoire nous montre que certaines lois méritent d’être ignorées et combattues.
Ce n’est pas parce que la loi a été promulguée et les grèves suspendues que nous arrêtons de nous battre contre la casse de nos retraites par répartition, contre le pouvoir au service des riches, contre l’asservissement au travail. Non, nous le lâchons rien ! Comme dans plusieurs dizaines de villes dans le pays, la lutte continue.
16 nov. 2010
Loi sur les retraites
10 novembre 2010
LOI no 2010-1330 du 9 novembre 2010
Appel
- Allocution de Sarközy de Nagy-Bocsa, mardi 16 novembre à 20h15 -> APPEL GENERAL A COUPER LE COURANT QUELQUES MINUTES !"
* Boycottons l'intervention télévisée de Sarközy de Nagy-Bocsa, éteignons nos télé !
"Le président de la république refuse de nous entendre ? Très bien, refusons de l'écouter !
Soyons les plus nombreux possibles a DÉBRANCHER notre poste de télévision le jeudi 18 novembre entre 20h15 et 21h15, afin de faire baisser l'audimat de l'intervention présidentielle un maximum, et ainsi de montrer notre désaccord.
(pour ceux qui ne peuvent vraiment pas se passer de télé, il y a aussi la possibilité de changer de chaine, mais le fait de débrancher la télé évoque plus le boycott que le désintérêt)
A ceux qui me diront que ça n'a aucun intérêt ou aucun impact je leur réponds : c'est par de petites actions nombreuses dans ce genre qu'on pourra réellement estimer le nombre de personnes a ne plus vouloir écouter les boniments de ce gouvernement !
Il est temps de nous aussi, faire la sourde oreille a leur démagogie !
Après tout, n'oublions pas que des lèches-cul qui manient la langue de bois, ça n'apporte rien d'autre que des échardes ^^"
Appel
- Allocution de Sarközy de Nagy-Bocsa, mardi 16 novembre à 20h15 -> APPEL GENERAL A COUPER LE COURANT QUELQUES MINUTES !"
* Boycottons l'intervention télévisée de Sarközy de Nagy-Bocsa, éteignons nos télé !
"Le président de la république refuse de nous entendre ? Très bien, refusons de l'écouter !
Soyons les plus nombreux possibles a DÉBRANCHER notre poste de télévision le jeudi 18 novembre entre 20h15 et 21h15, afin de faire baisser l'audimat de l'intervention présidentielle un maximum, et ainsi de montrer notre désaccord.
(pour ceux qui ne peuvent vraiment pas se passer de télé, il y a aussi la possibilité de changer de chaine, mais le fait de débrancher la télé évoque plus le boycott que le désintérêt)
A ceux qui me diront que ça n'a aucun intérêt ou aucun impact je leur réponds : c'est par de petites actions nombreuses dans ce genre qu'on pourra réellement estimer le nombre de personnes a ne plus vouloir écouter les boniments de ce gouvernement !
Il est temps de nous aussi, faire la sourde oreille a leur démagogie !
Après tout, n'oublions pas que des lèches-cul qui manient la langue de bois, ça n'apporte rien d'autre que des échardes ^^"
Retraites et marée noire
Le 20 avril dernier, ni les investisseurs chinois ni les retraités britanniques ne soupçonnaient que la marée noire au large de la Louisiane les atteindrait aussi vite. Sur place, onze ouvriers d’une plate-forme pétrolière perdirent la vie ; les pêcheurs de la baie de Saint Louis, leur instrument de travail ; les populations du golfe du Mexique, la qualité de leur environnement et leurs pélicans bruns. De leur côté, beaucoup plus loin des zones sinistrées, les autorités de Pékin et les retraités britanniques allaient connaître un autre type de préjudice : leurs placements financiers sous forme d’actions de BP perdirent 48 % en deux mois. Les fonds souverains chinois — ceux du Koweït, de Singapour également — devraient manifester moins de passion pour les compagnies pétrolières occidentales (1).
Le cas des retraités britanniques présente un intérêt particulier au moment où, sous la contrainte des marchés financiers, les Etats européens « réforment » les systèmes de protection sociale. Car la réduction continue du remboursement des dépenses de santé ou du montant des retraites a précipité — c’était prévu, c’était voulu — nombre de salariés dans les bras des assurances privées ou des fonds de pension. Au Royaume-Uni, de tels fonds ne pouvaient qu’être aguichés par les 8,4 milliards d’euros annuels de dividendes de BP. L’entreprise pétrolière, qui trône au sommet du London Stock Exchange, en est donc venue à garantir à elle seule le sixième de leurs revenus.
La rente versée aux retraités britanniques était d’autant plus coquette que BP rognait sur ses coûts — le cas échéant en négligeant les mesures de sécurité. Cependant, les Etats-Unis n’étant ni une zone de non-droit ni un petit pays dont le président s’agite comme une marionnette avant de céder devant une multinationale, ils n’hésitent pas à se défendre contre la destruction de leur flore et de leurs rivages : chaque baril de pétrole (159 litres) répandu en mer fait encourir une amende de 4 300 dollars au pollueur. Autant dire qu’une nappe de pétrole qui pourrait égaler dix-sept fois celle de l’Exxon-Valdez en Alaska risque de faire regretter aux actionnaires de BP les petites économies que leur compagnie a réalisées pour maximiser ses profits.
Retraite par capitalisation oblige, les salariés de Londres ou de Manchester ont subordonné la prospérité de leur vieillesse au destin de leur fonds de pension. Ils voient d’un mauvais œil les mesures de rétorsion américaines qui entament la valeur boursière de BP et dégradent sensiblement sa cote auprès des agences de notation. Lorsque le président Barack Obama fit savoir que l’entreprise pétrolière paierait les conséquences de sa négligence, l’ancien ministre travailliste Tom Watson s’est donc inquiété d’« une crise sérieuse pour des millions de retraités au Royaume-Uni ».
Prendre « des millions » de salariés en quête de sécurité après une existence de labeur et les transformer en automates rapaces qui mettent leurs espoirs au diapason des dirigeants de BP plutôt que des pêcheurs de Louisiane, telle est au fond la vérité de ce système. Crise après crise, il met à nu les solidarités dévoyées grâce auxquelles il tient encore.
(1) Selon l’agence Bloomberg, la Norvège, le Koweït, la Chine et Singapour auraient perdu 4,1 milliards d’euros depuis le début de la marée noire en Louisiane.
Serge Halimi.
L'UMP prépare 2012 et le MEDEF programme ... la fin du modèle social français !
Pendant que dans le petit monde politique et des analystes de tous poils, on se perd en conjectures sur la qualité du remaniement ministériel opéré par Nicolas Sarkozy, le MEDEF continue à avancer ses pions et se propose de réformer, de la cave au grenier, le pacte social français
Et c'est quoi, l'agenda social vu par le MEDEF ?
" Pour la présidente du Medef, il faut trouver le moyen d'accélérer toutes les négociations en cours, notamment celle sur la modernisation des institutions représentatives du personnel " C'est à dire : les Comités d'entreprise, les Délégués du personnel, les Délégués syndicaux, les Comité d 'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail et les Conseils des Prud'hommes - Ministère du travail
Et, nul besoin d'être grand clerc pour imaginer la teneur des "adaptations" que le MEDEF entend apporter à ces institutions ... D'autant que c'est en novembre de cette année que devrait être remis à Xavier Bertrand, le nouveau ministre du travail, le rapport Mougin (du nom du DRH du goupe Vinci) commandé par Xavier Darcos, dont la lettre de mission disait : " ... / ... Les entreprises ressentent de l'insécurité face à une application du travail souvent mouvante, instable et parfois peu claire", souhaitant "des propositions précises afin que le droit du travail soit un droit plus sûr, plus stable, plus simple .... / ..." et d'ajouter que celui-ci : " ... / ... génère beaucoup de contentieux". "Il serait nécessaire, par exemple, de créer une échelle raisonnée de sanctions... / ... " - Le Monde
Une façon habile de "tordre le coup" aux Conseils des Prud'hommes qui sont dans le collimateur du MEDEF depuis de nombreuses années ?
Le MEDEF propose également une : " modernisation du paritarisme" pour : " préparer des négociations évidentes sur les régimes de retraite complémentaires Agirc-Arcco "
Car, il faut savoir que les accords régissant l'Arrco et l'Agirc expirent au 31 décembre 2010. C'est pourquoi, le 25 novembre, syndicats de salariés et d'employeurs se retrouveront pour " adapter" les régimes complémentaires aux nouvelles règles. Et cette négociation est extrêmement importante puisque l'Arrco concerne tous les salariés du privé et l'Agirc les cadres. Nous explique Le Figaro, qui ajoute que : " En théorie, faute d'accord, ce fonds s'éteindra et de fortes décotes s'appliqueront aux salariés cessant le travail avant 65 ans ... / ... "
Même si le MEDEF ne souhaite probablement pas "aller au clash", il va lui falloir, en ces temps de fort chômage des plus jeunes et des plus âgés, apporter des idées pour justifier sa "victoire" du report de l'âge de la retraite et l'allongement de la durée de cotisation.
C'est ce que Laurence Parisot a commencé de faire en expliquant qu'avec les syndicats de salariés, ils : " ... / ... feront un diagnostic du marché de l'emploi ... / ... " Elle en a profité pour ressortir son serpent de mer : " ... / .... Il y a une idée fausse qu'on a beaucoup entendu, qui serait de dire: un senior qui reste plus longtemps dans le travail, c'est un emploi pour un jeune en moins ... / ...Il faut que nous, entreprises, nous pensions la relation seniors juniors de la même façon. C'est pourquoi nous réfléchissons à la mise en place de mécanismes de tutorats entre juniors et seniors ... / ... " Mesure qui ne concerne bien entendu que certains seniors encore dans l'emploi. Pour les autres ...
Mais quid des propositions pour l'emploi des jeunes et des seniors ?
Elles sont tout simplement issues du très libéral Institut Montaigne et se présentent sous la forme de " 15 propositions pour l’emploi des jeunes et des seniors "
Le site Bastamag, qui en a fait une sérieuse analyse nous apprend que : Tout d'abord, la situation n'est pas due aux entreprises mais au : " pacte de solidarité mis en œuvre au sortir de la Seconde Guerre mondiale. À savoir : la Sécurité sociale, l’assurance chômage, la retraite par répartition, la semaine des 40h, la création du salaire minimum, une certaine forme de démocratie sociale / .... Pour l’Institut Montaigne, ce pacte « non seulement ne contribue plus à assurer la cohésion sociale mais il la menace. Dangereusement ... / ... "
C'est à dire ?
Le CDI : " .... / ... Il est donc proposé de le rendre plus « flexible » (proposition n°9). En gros, d’en faire un CDD – ce dernier serait supprimé – sans la prime de précarité. Ce contrat plus flexible permettra aux employeurs de changer unilatéralement la nature du poste, les fonctions, la rémunération ou encore le temps de travail. L’entreprise pourrait ainsi congédier un salarié à l’issue d’une mission soi-disant indéterminée… Et ce, sans contrepartie financière ... / ... "
Les salaires : " ... / ... La hausse continue des salaires tout au long de la carrière professionnelle », à cause de l’ancienneté, est un frein à « l’attractivité des seniors ... / ... "
La durée de cotisation pour obtenir sa retraite : " ... / ... L’institut demande la suppression pure et simple de l’âge légal de départ à la retraite (proposition n°14). Et l’allongement à 44 ans, d’ici 2020, de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein (actuellement fixée à 41 ans à partir de 2012) ... / ... " Ce qui selon Bastamag revient à : " travailler 44 ans en CDD permanent avec des salaires très variables ... / ... "
Et cerise sur le gâteau : " L’institut déplore ainsi une certaine défiance des jeunes et des seniors à l’égard du travail. Les premiers n’en font pas leur priorité, les seconds font tout pour en sortir dès qu’ils en acquièrent le droit ... / ... Pour les inspirateurs du Medef, cette aggravation du mal-être au travail est peut-être due, elle aussi, au « pacte de solidarité » de 1945. Ne serait-ce pas cette archaïque Sécurité sociale qui permet trop facilement aux salariés de se déclarer malade ou d’être victime d’un accident du travail, ce qui bloque indument un poste de travail ?
Ce que note Bastamag, c'est l'absence de commentaire sur les " ... / ... dispositifs d’exonérations fiscales dont bénéficient les entreprises." soit : ... / ... plus de 172 milliards d’euros en 2010 " comme l'indique le récent rapport du Conseil des prélèvements obligatoires ( page 10). C'est à dire : " dix-sept fois le déficit actuel des caisses de retraite " et le rapport de rappeller que : " Le nombre de ces dispositifs est passé de 44 en 2005 à 64 en 2010."
Mais Laurence Parisot préfère évoquer le déficit de l'état et les mesures de prises pour sa réduction, engagées par le gouvernement, affirmant que : " Si nous continuons en ce sens, nous pourrions atteindre les 3% ou 4% de croissance d'ici 2015. Sinon, les questions sociales vont devenir dramatiques" - Le Figaro
Réduction du déficit auquel le MEDEF est les employeurs ne participeront pas puisque : " La majorité sénatoriale est revenue, à la demande du gouvernement, sur un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 limitant les allègements de charges pour les entreprises que dénonçait vivement le Medef " - Le Point
Bienvenue dans le monde merveilleux du MEDEF, de ses adhérents et ... de ses actionnaires !
15 nov. 2010
!
Retraites complémentaires à vendre
Vous étiez-vous déjà demandé ces derniers temps si vous toucheriez votre complémentaire retraite à taux plein, sans abattement, si vous partiez à la retraite avant l’âge légal ancien ou nouveau modèle ?
Chérèque et Thibault, (bonjour, Pierre !) conducators impériaux et complémentaires du syndicalisme moderne, décideurs principaux de l’Intersyndicale, après que Chérèque, (également capitaine des pompiers préposé à éteindre les feux citoyens), ait décidé de « passer à autre chose » avec Laurence, vont devoir se la coltiner à nouveau pour tirer les conséquences de la réforme des retraites : le financement des retraites complémentaires par l’Agirc (pour les cadres) et l’Arrco (pour tous les autres salariés) qui sont gérés paritairement par patronat et syndicats. En d’autres termes, l’accord AGFF sera t il reconduit ?
Avant – jusqu’au 31 décembre 2010 - sans la mise en place du dispositif AGFF vous les retraités du secteur privé partant à 60 ans auriez subi un abattement de 22 % sur votre retraite complémentaire (17 % pour une retraite prise à 61 ans, 12 % à 62 ans, 8 % à 63 ans…).
Facteur aggravant, la réforme des retraites vient de passer par là, et l’on attend de voir la suite pour les répliques du tsunami. "Avec notre loi, nous préservons le niveau des pensions." , qu’il a dit, Nicolas. Ah oui ? Rien n’est plus faux, et nous allons vite le vérifier, car on ne peut dissocier, pour apprécier le total de la pension perçue, la somme perçue au titre de l’Assurance Vieillesse et celle des retraites complémentaires.
Or, cette retraite complémentaire par points Agirc/Arrco, dont le prix d’achat du point est indexé sur les salaires et la valeur du point sur l’inflation ne cesse, par ce mécanisme de connaître une érosion du « rendement » des cotisations. Et cela déjà avant la récente réforme des retraites... Qu’en sera-t il après ?
Un accord AGFF (Association pour la gestion du fonds de financement) permettait de payer les retraites complémentaires avant 65 ans. Il arrive à échéance à fin 2010. C’est bientôt. Comme l’État ne peut y mettre le nez, seuls les partenaires sociaux auront la responsabilité de changer l’eau du bain du bébé qui vient de voir bouger les limites d’âge. Mais comme Laurence et Nicolas, couple indissociable, sont sur le même bateau, elle va devoir ramer à sa place.
Les partenaires sociaux devaient se retrouver le 25 novembre pour ouvrir la négociation dont l’enjeu est de taille, puisque ces retraites complémentaires représentent environ 55 % de la retraite totale des cadres et 35 % de celle des non-cadres. Les syndicats veulent stopper le recul du rendement des cotisations, constant depuis des années, alors que le patronat veut obtenir une baisse de ses cotisations ou à tout le moins une garantie de non-augmentation. Étant entendu que depuis longtemps le MEDEF ne veut plus financer les retraites complémentaires.
Les négociations à venir se résumeront donc à peu de choses : > soit le Medef continue de dire qu’il ne veut plus financer les retraites complémentaires et que l’allongement de deux ans de la prise de retraite lui permettra « d’alléger ses cotisations », > soit le rapport de force l’obligera à augmenter ses cotisations pour que le montant des retraites complémentaires cesse de chuter. C’est presque une lapalissade. Il n’y a pas de voie médiane. Sinon, sans accord sur l’AGFF, les salariés qui partiront en retraite sous l’empire de la nouvelle loi verront leur pension diminuer encore plus. Merci Nicolas. Bien vu.
A mi-novembre, le Medef, avant de donner un nouveau coup de boutoir pour "libérer l’entreprise des contraintes", fait profil bas et va chercher à gagner du temps pour que le mécontentement social s’estompe, et que le gouvernement nouveau fasse détourner les têtes Laurence Parisot, gourmande comme elle est, pateline et sans mémoire, attend déjà « ... du nouveau gouvernement une capacité à établir un peu plus de concorde dans notre pays », « d’atténuer les clivages ». C’est une artiste du looping, elle qui est à l’origine de la réforme de la retraite et des derniers mouvements sociaux ! Tout indique que quelques mois passeront avant que les partenaires sociaux ne négocient. Les syndicats ouvriers feront ce qu’ils veulent, notamment faire défiler le 23 novembre, mais pourquoi feraient-ils ce cadeau au Medef, de ne pas le faire discuter « à chaud », à la date prévue, parce que les salariés demandent aujourd’hui et pas dans six mois, plus de lisibilité et de sécurité pour l’avenir ?
« La seule chose que je n’accepterai pas, c’est qu’on abaisse le niveau des pensions », jurait en janvier 2010 Nicolas Sarkozy. Si, par impossible, « à l’insu de son plein gré » le Président se voit contraint d’abaisser le niveau des pensions à cause du Medef, il restera toujours le groupe de retraite complémentaire Malakoff-Médéric, qui, malin comme un singe ou bien renseigné sur l’endroit de la table où se trouve le gâteau, tablait dès 2009 sur une baisse de 8 % des pensions de retraite et indiquant qu’un « complément d’épargne annuel de 40 milliards d’euros à 110 milliards d’euros en 2020 serait nécessaire pour maintenir le niveau de vie des futurs retraités ». (voir [http://www.politis.fr/IMG/pdf/Projet_CNP-CDC-Mederic.pdf">1]]
Occupation du siège de Malakoff-Mederic
De l’argent, il y en a dans les poches de Guillaume Sarkozy !
Pourquoi occuper symboliquement le siège de Malakoff Médéric ?
L’explication est assez simple : Malakoff Médéric, dirigée – est-ce un hasard ? – par Guillaume Sarkozy, frère aîné du président des riches, a déjà préparé l’application de la contre-réforme des retraites…
Cette entreprise, premier groupe paritaire de protection sociale en France, a créé récemment avec la Caisse nationale de prévoyance (CNP Assurances, premier assureur de personnes, qui assure notamment la gestion des régimes Préfon, fonds de pension destiné aux agents de la fonction publique, et Fonpel, fonds de pension destiné aux élus locaux), une société appelée Sevriena, dont le but est de rafler le marché juteux de l’épargne retraite à partir de janvier 2011…
Preuve en est le document confidentiel de mars 2009 disponible sur le site du journal Politis, intitulé : « Projet de regroupement des activités d’épargne retraite et d’épargne salariale de CNP assurance, de Malakoff Médéric et de Quatrem » : « À l’horizon 2020, une baisse du taux de remplacement de l’ordre de 8 % est attendue pour une carrière complète. Cette baisse est toutefois variable selon le niveau du salaire et le profil de carrière […]. Pour les salariés qui auront subi des “trous” de carrière et pour les générations qui prendront leur retraite après 2020, la baisse du taux de remplacement sera plus forte ». Le montant potentiel de collecte d’épargne retraite nécessaire pour financer le maintien du niveau de vie des futurs retraités en 2020 est estimé – dans ce document – à une belle somme « comprise entre 40 et 110 milliards d’euros, suivant les hypothèses de comportement des individus ».
Et encore une fois, comme par hasard, le projet de loi du gouvernement comporte un titre V, peu ébruité par les médias, qui vise à développer la retraite par capitalisation : « Mesures relatives à l’épargne retraite. »
Nous aurait-on encore menti ? La réforme actuelle n’aurait-elle pour but que de faire baisser les pensions par répartition afin d’imposer à ceux qui en auront les moyens de souscrire à des retraites individuelles par capitalisation ? Le calendrier extrêmement bien articulé de la création de la nouvelle entreprise de Guillaume Sarkozy et de la réforme de son frère chef de l’État semble finalement un hasard bien préparé…
Le projet du gouvernement et du patronat (Guillaume Sarkozy a d’ailleurs été vice-président du Medef jusqu’en 2006) est clair : détruire petit à petit le régime de retraite par répartition en baissant le niveau des pensions et en forçant de fait les salariés à avoir recours à la retraite par capitalisation… engraissant ainsi encore une fois des entreprises privées !
Face à la casse des retraites par répartition et au népotisme, ne baissons pas la garde.
Prenons sur les profits pour payer les retraites !
Aujourd’hui à Médéric-Malakoff ; demain on continue !Confédération nationale du travail (CNT-RP) - Solidaires Paris
Le point de fusion des retraites
Peut-être plus qu’aucune autre, la présente affaire des « retraites » se prête-t-elle à illustrer ce propre des grands conflits sociaux qui est de porter au jour des mécontentements bien au-delà de l’objet circonscrit de la « réforme » en débat. Seul l’élargissement de perspective qui permet de faire entrer le cortège de ces motifs latéraux, et en fait principaux, dans le tableau d’ensemble peut en livrer le sens, celui-là même que les gouvernants se refusent obstinément à voir, bien aidés il est vrai par la cohorte des experts amicaux, eux aussi adeptes de la « réduction technocratique » et surpris de ne rien comprendre à ce qui se passe sous leurs yeux. Si cependant, et pour le malheur de tous ces mal-comprenants, la question des retraites offre une caractéristique singulière, c’est bien celle de faire passer avec une parfaite continuité des questions les plus techniques de la plomberie financière des pensions aux questions les plus politiques des formes mêmes de notre vie sociale – de ce point de vue, on ne pouvait pas mieux, ou plus mal !, choisir le lieu de l’affrontement, selon le degré, au choix, de rouerie ou de bêtise qu’on prêtera aux « réformateurs ».
Une « réforme », mais pour qui ?
Dans une économie sous la domination presque entière de la finance, il ne faut pas s’étonner que le maillon décisif qui fait passer de la « technique » à la politique soit précisément la question de la financiarisation. Il y a davantage lieu en revanche d’être surpris que l’intimité des liens entre la réforme des retraites et « la finance » ne soit pas davantage apparue pour ce qu’elle ne peut pourtant manquer d’être, à savoir une invraisemblable aberration dans une période où, précisément, nous n’en finissons pas d’écoper une crise financière de format séculaire. Par une de ces dissonances cognitives qui disent tout du désordre intellectuel dans lequel vit l’actuel président, il a donc été possible et de menacer la finance, agences de notation en tête, de toutes les foudres de Toulon, et de justifier la réforme des retraites par l’impératif du triple-A de la dette publique française… Mais le spectacle en soi consternant de l’inconséquence d’un président en plein chaos mental ne vaudrait pas une seconde d’attention s’il ne venait souligner par un formidable raccourci – la retraite contre le triple-A – le degré auquel les intérêts fondamentaux du corps social ont été subordonnés à ceux des opérateurs des marchés.
Ainsi par un monstrueux dérèglement dont aucun des habituels curés de la « démocratie » ne semble s’être aperçu, nous assistons à cette situation proprement ahurissante dans laquelle un gouvernement prétendument légitime tente de s’adresser simultanément à deux communautés parfaitement hétérogènes et dont les intérêts sont radicalement antagonistes, à savoir la communauté politique nationale des citoyens et la communauté extra-politique (quoique politique elle le soit mais à sa manière bien à elle) et extra-nationale des créanciers internationaux, le comble du dérèglement venant de ce que, de plus en plus, les arbitrages des politiques publiques sont rendus en faveur de la seconde de ces communautés et contre la première. Dans cette affaire, le spectacle guignolesque d’un pouvoir qui s’aplatit en fait devant les forces qu’il ne menace qu’en mots est quantité négligeable comparé à cette configuration inédite de la politique moderne dans laquelle nous a fait entrer la libéralisation financière internationale. Car on croyait le peuple souverain la seule communauté de référence de l’Etat, son ayant-droit exclusif, l’unique objet de ses devoirs, et l’on aperçoit comme jamais à l’occasion de la réforme des retraites que, contrairement à de stupides idées reçues, le pouvoir politique ne gouverne pas pour ceux dont il a reçu la « légitimité » – mais pour d’autres. Il y a donc un tiers intrus au contrat social et l’on découvre que, littéralement parlant, c’est lui qui fait la loi – et tous nos vœux accompagnent les justificateurs de la « légitimité du mandat » et de ce que « ce n’est pas la rue qui gouvernera », car on se demande bien quelle autre solution il reste, à part la rue à prendre, pour objecter à cette sorte de scandale.
Organisation de la décote et capitalisation rampante
Mais la collision des retraites et de la finance ne s’arrête pas là et envoie de la tôle froissée dans à peu près toutes les directions. Il y a d’abord que la réforme apparente cache (mais si mal) une réforme furtive, et que la réforme véritable ne s’en tient nullement à la réforme plaidée. On admirera donc l’habileté de la manœuvre qui donne pour une défense et illustration de la retraite par répartition une entreprise de promotion particulièrement insidieuse de la retraite par capitalisation. Quelques décennies d’apprentissage ont enseigné aux libéraux la contre-productivité de la « prise de front ». Désormais bien établie, la stratégie de la paupérisation préalable et délibérée des services publics (lato sensu) se montre autrement plus efficace puisqu’il n’est en effet pas de plus sûr moyen de jeter les usagers dans les bras des opérateurs privés que d’avoir auparavant méthodiquement dégradé les prestations des opérateurs publics. Après le service de l’emploi, le transport ferroviaire, la poste, bientôt l’éducation et puis la santé, la retraite n’échappe pas à cette unité de vue stratégique, peut-être même lui donne-t-elle sa plus considérable illustration, mesurée en tout cas à l’aune de ses enjeux financiers – 230 milliards d’euros au bas mot en 2006 tout de même, 420 à l’horizon 2030 dixit le COR [1]. Et en effet : pourquoi risquer de braquer inutilement la population avec des mots qui blessent, comme « capitalisation », quand il est possible tout en jurant la mission de « sauver la répartition », de la faire tomber comme un fruit mûr par de toutes simples mesures d’âge qui instituent la décote comme règle et le taux plein comme exception. Les « réformateurs » comptent bien sur les effets de l’individualisme comme condition solitaire, où chacun par devers soi est abandonné à ses propres calculs, et n’a pas d’autre choix que de composer avec le système tel qu’il s’offre à lui, hors de sa portée. Le plus rigoureux défenseur de la répartition n’en pourra donc mais : constatant le devenir peau de chagrin de sa retraite, et faute de pouvoir payer la sur-cotisation de répartition qu’il appellerait de ses vœux, il n’aura pas d’autre solution pour échapper à la retraite misérable que d’aller mettre, contre ses propres principes, quelques picaillons dans une caisse quelconque… de capitalisation.
En couverture du Challenges du 9 septembre [2], on sent bien qu’Henri de Castries, président d’Axa, et récipiendaire anticipé du pactole de la capitalisation furtive, a beaucoup pris sur lui pour se composer une physionomie calme et responsable et ne pas laisser complètement éclater sa joie. Dans une parfaite démonstration d’indépendance journalistique, Challenges s’offre même à poser toutes les questions rhétoriques désirées par ses invités : « Retraite, comment l’améliorer », symptomatiquement il n’y a d’ailleurs même pas de point d’interrogation puisque la seule réponse possible prend la forme de l’aimable injonction : « D’abord être propriétaire, et souscrire une assurance-vie ».
Une riche idée : financiariser les retraites en pleine crise financière !
C’est signé Henri de Castries mais c’est surtout, à quelques modalités techniques près, la reproduction à l’identique du programme étasunien – la propriété immobilière plus la propriété financière – dont les considérables réalisations n’ont visiblement entamé aucun enthousiasme. Les demi-habiles de la réforme furtive ont donc singulièrement choisi leur moment. Car la promotion, même masquée, de la capitalisation va s’avérer difficile au spectacle de la crise financière et de l’énorme déconfiture des fonds de pension étasuniens. Deux travaux récemment publiés par des économistes du NBER [3], institution peu portée à l’insurrection, jettent un éclairage assez cru sur la situation des fonds de pension publics des états fédérés étasuniens. Le total des engagements non financés des caisses de retraite (capitalisée) de la fonction publique des états atteint… 3300 milliards de dollars. Auxquels il convient d’ajouter 574 milliards de dollars d’impasse financière pour les municipalités et les comtés [4]. Les fonds de pension maison des cent plus grosses entreprises étasuniennes sont pour leur part short de 460 milliards de dollars [5]. C’est que la crise financière attaque les fonds de pension des deux côtés de leurs bilans. Leurs actifs sont évidemment dévalorisés par le plongeon des cours. Mais plus insidieusement, dans le même temps où leurs actifs se contractent, leurs passifs (c’est-à-dire l’ensemble de leurs engagements) gonflent par un effet actuariel lié à la brutale baisse des taux d’intérêt décidée par la banque centrale pour tenter de réanimer les institutions bancaires.
Le lecteur peut s’il le veut faire l’économie de ce passage (un tout petit peu) plus technique. Par définition les fonds de pension souscrivent des engagements de long terme. Or on ne peut valoriser des flux financiers (qu’ils soient à recevoir ou à payer) de la même manière quand ces flux sont très éloignés les uns des autres dans le temps – la « préférence pour le présent » conduira en effet un agent à accorder plus de valeur à un flux financier s’il est très proche dans le temps que s’il est très éloigné. L’actualisation est ainsi la méthode permettant de ramener en quelque sorte à une même unité des flux appartenant à des échéances temporelles différentes. Un flux futur actualisé, ou dit autrement : la valeur dans (ou pour) le présent d’un flux futur, vaut alors non pas sa valeur monétaire nominale mais cette valeur nominale diminuée d’un certain coût d’opportunité égal à ce que le flux considéré aurait rapporté par placement à un certain taux s’il avait été perçu immédiatement. Pour ramener à une même unité des flux étagés dans le temps, l’actualisation leur applique donc une sorte de « taux de change intertemporel » formé à partir du rendement (le taux d’actualisation proprement dit) du placement fictif et, assez logiquement, plus le taux d’actualisation est élevé, plus la valeur (ramenée) dans le présent d’un flux futur est faible. La fixation de ce taux d’actualisation est par nature conventionnelle, or son choix peut être lourd de conséquence, notamment quand il s’agit d’engagements aussi longs et aussi massifs que ceux des fonds de pension.
C’est précisément sur ce point que Rauh et Novy-Marx prennent à revers les évaluations de passifs réalisées par les fonds de pension eux-mêmes. Car ces gros coquins avaient retenu un taux d’actualisation uniforme d’environ 8%, égal au taux de rendement anticipé de leurs actifs sur la période. Or 8% de rendement dans une période de crise financière est une hypothèse qui appartient au monde des rêves. Compte-tenu de la séniorité de la dette « retraites » [6] inscrite au passif des fonds de pension, les auteurs trouvent, non sans raison, plus adéquat d’en actualiser les flux financiers au taux de l’actif sans risque, c’est-à-dire soit au taux des obligations municipales (notées AA+), soit, encore mieux, au taux des bons du Trésor US [7]. Or, par construction, puisqu’il s’agit du taux de l’actif sans risque, donc de l’actif de plus faible rendement, et a fortiori dans le présent environnement de taux d’intérêt très bas, les taux d’actualisation corrigés sont sensiblement en dessous des 8% retenus par la comptabilité maison des fonds de pension… et les passifs ainsi réévalués s’en trouvent tragiquement gonflés (la valeur non seulement actualisée, mais convenablement actualisée, des engagements de retraite à payer par les fonds est passablement plus haute avec des taux d’actualisation entre 1 et 4% qu’avec 8%...)
La situation générale des fonds à prestations définies [8] est tellement dégradée que, par un paradoxe typique de la financiarisation, l’administration Obama a décidé de suspendre la plupart des dispositions du Pension Protection Act de 2006 lui-même pourtant adopté à la suite du krach Internet qui avait déjà fait de sérieux trous et créé une situation de sous-financement généralisée des plus inquiétantes. Mais en 2006 la crise Internet commençait à s’estomper et l’administration (Bush à l’époque) avait décidé qu’il fallait prendre quelques mesures pour sécuriser un système de pensions capitalisées dangereusement fragilisé. Pas de chance : un an plus tard, crise des subprimes… et la capitalisation expérimente les unes après les autres les tares de la financiarisation… dont elle est elle-même l’une des plus belles pièces. Or le Pension Protection Act voté en 2006 pour un commencement d’application en… 2008 imposait aux fonds à prestations définies de viser un taux de couverture de leurs engagements de 100% à horizon de 2013, sous peine pour ceux qui tomberaient au dessous de 80% d’être astreints à des amendes ou de voir leurs cotisations au PBGC [9] augmenter. Las : fin 2009, seuls 10% des fonds de pension public sont pleinement financés, alors que la moitié d’entre eux sont tombés à des taux de couverture compris entre 60 et 80% [10]...
Les entreprises, qui sont en aussi mauvaise posture, n’ont pas tardé à discerner les termes de l’alternative : soit augmenter leurs propres versements à leurs fonds de pension, soit adopter des stratégies de placement plus scabreuses pour augmenter les rendements de l’actif (risques accrus, leviérisation)… soit dépêcher une armée de lobbyistes à Washington pour obtenir la suspension des obligations du Pension Protection Act. Avec le sens des responsabilités que le capital aime plaider à l’usage des autres, c’est la troisième solution qui a fait l’unanimité. Ces messieurs auraient eu tort de se gêner : ils sont tombés sur une administration Obama toute disposée à les écouter – il est vrai que lorsqu’on est jusqu’au cou dans la logique de la financiarisation il n’y a plus que des mauvais choix et s’imposent ceux qui permettent de sauver les meubles à très court terme. Les sponsors de plans DB ont donc gagné une extension à neuf, voire quinze ans de leurs délais de mise en conformité… Quant aux pauvres pensionnés des plans DC [11], eux se débrouilleront comme ils pourront : la dévalorisation des actifs dans lesquels sont investies leurs épargnes-retraite est entièrement pour eux – une étude de l’OCDE suggère que le retournement des marchés a fait baisser le taux de remplacement moyen de 10 points entre 2007 et 2008 [12] à partir de niveaux d’origine déjà très bas. Et comme on voit mal les pensionnés des plans DC, abandonnés à eux-mêmes, compenser ces pertes par des sur-cotisations volontaires en pleine période de récession, il est d’ores et déjà annoncé que bon nombre des salariés étasuniens n’auront pas d’autre choix que de rester au travail (si seulement ils le peuvent) jusqu’à un âge canonique.
Voilà assurément un système de retraites qui a tout pour plaire et l’on ne saurait trop souligner l’à-propos historique du projet de réforme français qui, pour toutes ses dénégations, se propose néanmoins subrepticement d’y conduire, au moment précis où le modèle importé menace ruine. Organiser délibérément l’attrition de la répartition (sous couleur bien entendu de ne penser qu’à la sauver) pour mieux renvoyer les cotisants vers des formules complémentaires de capitalisation privée, en d’autres termes créer artificiellement le problème (du public) pour mieux y apporter la solution déjà prête (du privé), et par là mettre en place toutes les incitations à une substitution de long terme parfaitement silencieuse mais qui aboutira inexorablement à faire transiter une part croissante du financement des pensions par la sphère des marchés, le tout alors que ladite finance des marchés n’en finit pas de démontrer à grand spectacle l’ampleur des destructions de valeur dont elle est capable, voilà une manœuvre qui en dit assez long sur l’aveuglement idéologique du gouvernement présent, ou bien sur son degré de commission aux intérêts de l’industrie financière.
L’ultime verrou de la financiarisation
Mais il y a pire que la perspective de la déconfiture annoncée de la (future) retraite capitalisée. Car la captation par les marchés des retraites n’a pas seulement pour conséquence leur fragilisation financière mais, bien plus profondément, un effet structurel de verrouillage définitif de la libéralisation financière. Par les masses d’épargne qu’elle concerne, la retraite capitalisée pousse l’implication financière du salariat à son comble et, par là même, lie objectivement les intérêts des salariés aux bonnes fortunes de la finance… laquelle prospère précisément de les opprimer. Un sophiste libéral qui passerait par là objecterait sans doute que si les salariés souffrent un peu, les pensionnés qu’ils seront plus tard en profiteront. On lui répondrait d’abord que les appels à la patience pour 40 ans sont bien le propre des nantis d’aujourd’hui (qui font miroiter aux autres leur improbable nantissement de demain). Mais on l’enverra surtout paître en lui faisant observer, expériences désormais suffisamment nombreuses à l’appui, que les fonds de pension DC font et les salariés exploités et les retraités miséreux tout simplement parce que les très nombreux intermédiaires de la division du travail financier se payent sur la bête en prélevant d’effarantes commissions.
Là où les travaux statistiques mesurent les coûts des fonds de pension en proportion du total de leurs actifs, donc compte-tenu de tous les effets de capitalisation, pour aboutir à des ratios très modestes entre 0,75% et 1,5%, la BBC s’est livrée à une enquête beaucoup plus rustique mais combien plus parlante en rapportant les fees prélevés aux sommes versées par les épargnants. S’ils allaient y voir de plus près, les pauvres pensionnés britanniques en auraient les yeux qui dégringolent des orbites à découvrir les proportions phénoménales dans lesquelles se sucrent les principaux gestionnaires de leurs fonds, le pompon revenant à HSBC qui pour 40 années de versements mensuels de 200£, soit un total de 120.000£ (96.000£ plus les avantages fiscaux) se sert sans mollir une commission de… 99.900£, soit un modeste 80% [13] ! L’occasion pourrait incidemment être saisie d’une comparaison avec l’extraordinaire efficacité-coût de la répartition, pourtant réputée ringarde à souhait et promise à être bazardée : c’est que, se passant de l’accumulation financière en organisant directement les transferts redistributifs de la solidarité intergénérationnelle, elle ne supporte que des coûts administratifs proportionnellement très modérés et n’a nul besoin d’engraisser la cohorte des consultants, des stratégistes, des asset managers, des brokers, etc., et toute cette chaîne du parasitisme financier qui vit d’être directement branché sur la fructification de l’épargne.
Mais il y a par-dessus tout que le salariat désormais – et à son corps défendant – mouillé jusqu’aux yeux dans la logique des marchés voit se fermer toute possibilité d’entrer frontalement en conflit avec la finance pourtant l’instance de toutes ses oppressions. Gageons qu’ainsi caparaçonnés de l’indestructible alibi des pensions, spéculation, plus-values et bonus vont devenir autrement plus faciles à défendre que par les anciennes contorsions qui devaient sans cesse inventer de nouvelles histoires racontant les bénéfices pour la croissance de la libéralisation financière. A tous les amis de la mondialisation qui ont vécu pendant trois décennies sur le maigre viatique argumentatif de la « compétitivité » pour opposer une fin de non-recevoir à toutes les demandes de progrès social, ne sera-t-il pas mille fois plus aisé désormais de renvoyer dans les cordes le moindre projet de desserrer l’emprise de la finance en y voyant un attentat à la retraite des vieux ? Et – ce sera le pire – non sans raison.
L’idée de faire prendre les pertes financières par les actionnaires et les créanciers lors de la prochaine crise, se heurtera inévitablement au fait que les actionnaires et les créanciers de dernier ressort ne sont autres que d’ordinaires salariés impliqués dans la finance par le truchement de leurs fonds de pension et de leurs fonds mutuels. Si par ailleurs il est exact que le sérieux d’un projet de régulation se mesure aux diminutions de rentabilité qu’il fait connaître aux institutions financières [14], comment penser l’arraisonnement de la finance quand ces réductions de rendement seront intégralement transmises à l’épargnant final qui ne sera plus exactement le prototype du possédant auquel on a envie de faire rendre gorge ? Telle est donc la perversité intrinsèque du capitalisme financiarisé, amorcée avec toutes les escroqueries de l’épargne salariale mais portée à son comble avec la captation des retraites : par un diabolique effet de court-circuit, le salariat se trouve placé aux deux extrémités de la chaîne, ainsi devenue boucle, et le schème linéaire du face-à-face du capital (financier) et du travail perd toute consistance pour s’évanouir presque complètement : bien sûr les salariés continuent d’être sous l’emprise de la contrainte de la finance... mais en fait de la « finance », abstraction intermédiaire puisqu’en bout de ligne, la « finance »… c’est eux ! Le fond de private equity qui entre dans telle entreprise pour la restructurer au yatagan ou le fond de pension qui en exige un redressement de rentabilité des capitaux propres n’est pas le bout de chaîne, le clair ennemi de classe. Car il lui est toujours possible d’exhiber ses mandants ultimes, d’ordinaire invisibles par un effet de dissémination mais susceptibles d’être « montrés » à tout instant pour les besoins de la justification, petit peuple de salariés-épargnants totalement ignorants de ce qui est fait de leurs avoirs, et par là d’ailleurs exclusivement (et compréhensiblement) concernés par la rentabilité de leurs placements – et tant pis si c’est l’entreprise de leur voisin qui est restructurée, de toute façon ils ne le sauront pas.
Il n’y a pas à aller chercher très loin les admirables collisions que peut produire cette logique perverse du refermement contradictoire sur lui-même d’un salariat fracturé par son implication financière. Ce printemps n’a-t-il pas vu l’opinion britannique s’insurger des pénalités dont le gouvernement étasunien a menacé BP ? C’est qu’en effet le cumul des amendes anticipées et des coûts de nettoyage du Golfe du Mexique a divisé par deux le cours de l’action BP… à la très grande fureur des retraités anglais loin des flaques de mazout – car BP est un poids lourd de l’indice Footsie et l’un des plus importants supports des pensions britanniques ! Sous le prétexte bien fondé des retraites capitalisées, les entreprises n’ont donc plus guère de mouron à se faire : elles peuvent exploiter tout leur saoul, polluer autant qu’elles veulent et pactiser avec n’importe quelle junte sans plus avoir besoin de payer un rapport de Bernard Kouchner.
Voilà donc le simplissime secret de ce qu’on pourrait appeler l’économie politique de la financiarisation : à quoi la finance carbure-t-elle en effet sinon… à l’épargne ? Et d’où viendra majoritairement l’épargne une fois les masses énormes des pensions jetées dans la bataille sinon… des salariés eux-mêmes ? Collectivement opprimés à leur frais comme salariés alors qu’ils essayent tous de défendre individuellement leurs intérêts comme pensionnés ! N’est-ce pas là manœuvre d’une suprême rouerie ? – et l’on comprend qu’Henri de Castries se morde l’intérieur des joues pour ne pas hurler de jouissance. La grande, l’immense intelligence stratégique du capital financier c’est de s’être retiré du rapport d’antagonisme frontal pour laisser se refermer sur elle-même la boucle salariale-épargnante et n’apparaître plus que comme un « simple » intermédiaire. Evidemment c’est le « modeste intermédiaire » qui organise tout le jeu, se branche sur sa circulation et se goinfre au passage, mais rien n’est plus simple que de renvoyer les éventuels récalcitrants à la contradiction objective des mandants fracturés, salariés sur-exploités par les pensionnés, pensionnés menacés par les salariés. Sitôt poussé cet ultime, et en fait décisif, verrou de la retraite financiarisée, quel espace resterait-il à des propositions de « réduction de la finance », comment seulement envisager une mesure comme le SLAM [15] dont la finalité est précisément de limiter par voie réglementaire et fiscale la rémunération des actionnaires quand, en bout de ligne, les actionnaires sont les futurs pensionnés ?
Voilà donc la finance sanctuarisée dans tous ses compartiments et au moment précis où tout devrait conduire à l’arraisonner brutalement : la finance des produits de taux – celle des subprimes et des dérivés de crédit… – qu’il deviendra « impensable » de réguler puisque réguler (sérieusement) c’est attaquer la rentabilité, et la finance actionnariale, pour les mêmes raisons génériques, mais avec pour particularité que cette finance-là, vivant sur le dos des entreprises, fait directement ses profits par la productivité des salariés, donc très concrètement par l’intensification sans limite de leur travail et la compression continue de leurs salaires. Si lointaine qu’elle semble parfois – le fonds de private equity est à New York ou le fonds de pension à Los Angeles quand l’entreprise est en Haute-Savoie – la finance actionnariale n’en est pas moins celle que les salariés ont à connaître de plus près parce qu’elle est celle qui pèse le plus directement sur leurs conditions d’existence. Celle-là à son tour devient intouchable. Et si, contre toutes les absences du commentaire médiatique ordinaire, il faut sans cesse rappeler ce que doit par exemple le triste destin des salariés de France Télécom à la privatisation, c’est-à-dire au passage sous logique actionnariale, il faut aussi imaginer ce proche avenir dans lequel les « rationalisateurs » n’offriront plus le visage grimaçant des mercenaires de la « création de valeur pour l’actionnaire » mais pleurnicheront d’humanisme que tous ces sacrifices, sans doute bien douloureux, n’ont pas d’autre sens que le devoir sacré des retraites maison à verser – et bientôt peut-être d’en appeler à la « solidarité », puisque le capitalisme n’a jamais fait l’économie d’une obscénité.
Sur-fusion, révolution ?
C’est en ce point précisément que tout vient se nouer. Car l’injustice intrinsèque de la présente réforme fait inévitablement coalescence avec la menace d’arrière-plan d’une destruction planifiée de la répartition, c’est-à-dire la mise à mort de l’un des principes fondamentaux de la société française d’après-guerre, mais aussi la promotion annoncée de la financiarisation définitive alors même que la crise en condamne absolument l’idée, le rejet d’un travail devenu épuisant, et pour certains haïssable, à force de pressions productives… celles-là mêmes que l’onction donnée par pensions interposées à la finance actionnariale va rendre inattaquables, peut-être même porter à un plus haut point encore.
Installés dans un parfait confort d’existence et tout à la jouissance du sort que leur fait un ordre social auquel ils n’ont décidément rien à redire, les pédagogues de la réforme feignent de ne rien comprendre, et probablement ne comprennent-ils rien vraiment, à cette sorte de sur-fusion où devait immanquablement conduire l’attaque des retraites. Aussi tombent-ils des nues, protestent-ils qu’on ne cesse de parler « d’autre chose » que du sujet imposé et tentent-ils de dénoncer comme confusion, pour mieux les discréditer, la variété des motifs de colère qui s’expriment en ce moment. Mais la confusion n’est pas du côté qu’on croit, et ce que ces tentatives de discrédit veulent faire passer pour des amalgames sans pertinence procède en fait des rapprochements les mieux fondés : à beaucoup, le travail est devenu insupportable, du fait même de la soumission de l’économie aux logiques de la finance, promises à l’éternité quand la répartition aura été méthodiquement détruite. L’emprise de la finance a rendu la vie de beaucoup de salariés odieuse. Comme si ça n’était pas suffisant, la capitalisation rampante en fera de même avec celle des pensionnés. La finance renflouée aux frais du public, fauteuse de récession, commanditaire de l’austérité, aussi arrogante que toujours, bonus en bandoulière, attend confiante la chute du pactole des retraites. Est-ce que par hasard ça ne commencerait pas à faire un peu beaucoup ?
Le capital, dont Marx rappelait qu’il était incapable de résister à l’appel de « ses intérêts les plus bornés et les plus malpropres », s’est donné avec Sarkozy le fondé de pouvoir le plus visible, le plus caricatural et le plus détestable – quand le choix de nos amènes socialistes étaient d’une bien meilleure rationalité stratégique de long terme : ceux-là n’ont-ils pas fait avancer la cause du capital dans une parfaite tranquillité au seul prix d’avoir à trémoler régulièrement « justice sociale » et « égalité » entre deux trains de déréglementation (et ne s’offrent-ils pas d’ailleurs à reprendre du service sur le même mode exactement) ? Mais voilà où mène l’hubris des possédants : à tout vouloir ils risquent aussi de tout perdre. La volonté de puissance déboutonnée par trois décennies leur a donné à croire qu’ils n’avaient plus à admettre de borne à leur désir d’accaparement et que Sarkozy était bien l’homme de cette situation-là. Mais la retraite est peut-être leur « pont trop loin », où se mêlent tout à la fois le refus d’une réforme inique, le rejet d’un pouvoir politique insupportable, mais aussi le dégoût absolu du spectacle de la finance, la contestation frontale sinon du capitalisme lui-même du moins de sa forme présente, et pour finir la défense d’une certaine forme de vie. On pouvait difficilement faire plus magistrale erreur de tir. Tragique erreur dans le choix des mots, dont Gérard Mordillat qui signe la préface d’une réédition du Capital [16]) donne a contrario l’exacte formule : « La France n’a pas besoin de réformes, elle a besoin d’une révolution ».
Notes
[1] Conseil d’orientation des retraites (COR), en milliards d’euros 2006 dans la prévision de 2007.
[2] Challenges, n° 223, 9-15 septembre 2010.
[3] NBER : National Bureau of Economic Research. Robert Novy-Marx et Joshua Rauh, “The Risks and Liabilities of State Sponsored Pension Plans”, Journal of Economic Perspectives, vol. 23, n° 4, 2009 ; “The Crisis in Local Government Pensions in the United States, Working Paper.
[4] Le travail de Rauh et Novy-Marx examine 77 plans de pension de 50 agglomérations et comtés majeurs. Pour ne couvrir que 3% des plans municipaux, ils n’en concernent pas moins les 2/3 de la fonction publique municipale. Ces 77 plans de pension présentent une impasse financière (excès des engagements à payer sur la valeur des actifs réalisables) de 383 milliards de dollars, qui par extrapolation (sur la base de l’impasse moyenne par pensionné calculée pour les 77 plans) conduit à une impasse de 574 milliards de dollars pour la totalité du système des pensions municipales.
[5] John Detrixhe, « “Silent Heart Attack” for Pensions Driven by Yields », Bloomberg, 14 septembre 2010.
[6] La séniorité désigne le caractère prioritaire d’une dette. Plus une dette est « senior » plus elle vient haut dans la hiérarchie des créanciers d’une institution.
[7] Et en fait dans les deux cas à partir de la courbe des taux.
[8] Les fonds de pension dits « à prestations définies » (defined benefits, DB) sont les fonds de pension maison des entreprises (ou des entités gouvernementales, fédérales ou locales). Comme leur nom l’indique, ils s’engagent sur un certain niveau des pensions. Ils sont par conséquent les porteurs des divers risques de dévalorisation (des actifs) et de revalorisation (des passifs) et c’est à l’institution (l’entreprise ou l’administration) qu’il appartient d’ajuster ses propres versements à son fonds de pension pour y faire face. Par opposition, les fonds de pension dit « à contributions définies » (defined contributions, DC) ne s’engagent sur aucun montant de sortie de la rente capitalisée et renvoient le risque aux pensionnés eux-mêmes qui réajusteront leurs propres versements ou bien se débrouilleront avec une retraite amputée. Depuis le milieu des années 70, les entreprises étasuniennes ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour se débarrasser de leurs fonds de pension DB en les transformant en fonds DC externalisés, notamment sous le statut dit 401(k) – le gouvernement ayant béni cette conversion à l’aide de substantielles exemptions fiscales.
[9] Le PBGC, Pension Benefit Guaranty Corporation, est l’agence (para)gouvernementale d’assurance des pensions.
[10] Center for Retirement Research.
[11] Voir note 8.
[12] Pablo Antolin, « Private Pensions and the Financial Crisis : How to Ensure Adequate Retirement Income from DC Pension Plans », Financial Market Trends, OECD, vol. 2, 2009.
[13] BBC Panorama, « Customers losing thousands on pension fees, commissions », 4 octobre 2010, les informations ont été livrées par les fonds eux-mêmes au CFEB (Consumer Financial Education Body), 21 des 24 principaux fonds sollicités ont répondu, et si HSBC se distingue, il est suivi de près par exemple par Co-Op Individual Personal Pension (96.000£ de commissions) ou Legal&General (61.000£).
[14] Voir Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, éditions Raisons d’agir, 2008, et « Après la crise financière : réguler ou refondre ? Les insuffisances des stratégies prudentielles », Revue de la Régulation, n° 5, 2009.
[15] Voir « Une mesure contre la démesure de la finance : le SLAM », Le Monde diplomatique, février 2007.
[16] Karl Marx, Qu’est-ce que le capitalisme. Volume 1 : les mystères de la plus-value, préface de Gérard Mordillat, Demopolis, 2010.