Bandeau manif

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27 oct. 2010

Enrayer le déclin éditorial

Copier-coller mArie


De Syndicat national des Journalistes Ouest-France
25 octobre 2010

Trop, c'est trop ! En ces temps de mouvement social de grande ampleur, nos
éditorialistes attitrés s'affranchissent avec constance des principes mêmes sur
lesquels le journal fonde sa culture, son image et la confiance de ses lecteurs.
Chaque matin ou presque, pour voler au secours de Sarkozy et de sa politique, la
une affiche une ligne idéologique à sens unique.
Quand, à Ouest-France, ligne éditoriale et idéologie font bon ménage, le projet de
réforme des retraites est présenté comme une évidence qui doit s'imposer à tout
esprit sain et raisonnable. Sa contestation prolongée et résolue est d'une
irresponsabilité coupable au regard des générations futures. La radicalisation du
mouvement social met en péril l'équilibre économique et sape les fondements de
notre démocratie. Le gouvernement, droit dans ses bottes, incarne l’ordre et la
fermeté. Les opposants, eux, alors qu’ils ont le soutien de la majorité des Français,
sont présentés comme divisés et sans projets sérieux.
Que deviennent le pluralisme, la défense de la démocratie, le respect du lecteur
qu’Ouest-France brandit, à la première occasion venue comme son étendard ? Les
consignes données aux rédactions par la hiérarchie sont sans ambiguïté : il faut
restreindre la couverture des manifestations « pour éviter de lasser » le lecteur ; il
importe de mettre l’accent sur les perturbations – lycées bloqués, stations services à
sec… – et de donner surtout la parole « aux gens dont l’activité commence à être
perturbée par le mouvement ».
Sur le terrain, de nombreux journalistes ont été interpellés par des lecteurs choqués
et qui se sentent trahis. Dans nos rangs aussi, la colère s’exprime, comme lors de
l’AG de la section Ouest-France du SNJ : « Qu'on arrête enfin de nous faire
passer des choix idéologiques pour des choix journalistiques…, s’insurge une
consoeur. Non, les gens qui sont contre le mouvement social actuel ne créent
pas un événement à couvrir au même titre que ceux qui manifestent ! »
« Qu'on arrête d'essayer de minimiser l'ampleur de ce mouvement, en nous
demandant de donner la parole à tout le monde, s’indigne un autre. Et l'édito de
samedi, à qui donne-t-il la parole ? »
Le SNJ n’est pas opposé à l’expression d’opinions affirmées dans les éditoriaux. A
condition que les points de vue divergents puissent s’exprimer à la même place. A
condition que le traitement de l’actualité reste dans le cadre dont il n’aurait jamais dû
sortir : celui d’une information honnête et équilibrée des lecteurs.
C'est pourquoi le SNJ mène un combat pour la reconnaissance, par la loi, de
l’indépendance des équipes rédactionnelles, leur permettant de s’opposer
collectivement à toute pratique porteuse d’un risque heurtant la conscience
professionnelle des journalistes.
Plus d’infos sur http://snj.of.free.fr/

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