Bandeau manif

Bandeau  manif

22 oct. 2010

Bha alors ?

Eh, les copains, copines, qui c'est qui met le compte rendu de l'AG d'aujourd'hui vendredi (et celle d'hier, à l'hôpital) ? Et aussi de ce qui s'est passé ce matin, très tôt sur Vannes : les infos de france-intox ne suffisent pas à informer les gens comme moi qui ne peuvent venir tel ou tel jour aux AG, aux actions, mais qui sont prêts à se mobiliser dès que disponible...
Allez, on ne lâche rien...

Action Vannes samedi 23 9h30

Allons voir M. GOULARD samedi 23 à 9h30 (9h selon un commentaire)
Il inaugure la rue Hoche à Vannes
Allons lui demander ce qu'il pense de l'usage répété des gaz lacrymogènes sur Vannes.
Les lycéens ont été regazés cet après-midi !
On fera tourner la caisse de solidarité pour les grévistes de la Raffinerie de Donges qui viennent de revoter la grève aujourd'hui (ils sont plus de 300 ).
Déjà 400 euros de récoltés.

Si quelqu'un a plus d'infos sur l'organisation de cette inauguration , poster un commentaire !
ERWAN

Le jeune philosophe

Le jeune philosophe …

… et moi (vieux con).

Vu un court extrait de l’émission de France 3 (« Ce soir ou jamais ») où le jeune philosophe Vincent Cespedes, à propos de l’actuel mouvement social , disait (à peu près) « rêver d’un monde sans essence, où nous serions tous en vélos, où nous pratiquerions le co-voiturage, où nous prendrions le temps de nous parler dans les rues, les cafés », etc.

N’ayant vu (au zapping de Canal) que ce court extrait, je ne sais si quelqu’un de plus âgé, sur le plateau, lui a fait remarquer que ce monde a existé, au moins un temps.

Un temps d’une durée de moins de deux mois, mais d’une intensité telle que ceux qui l’ont vécu jour après jour, dans l’enthousiasme de leur jeunesse, n’en sont jamais vraiment revenu …

Parole de vieux con.

Qui dit (aujourd’hui qu’il ne pourrait plus courir devant une charge de CRS !) : « Allez les jeunes — lycéens, étudiants — mais aussi ouvriers, salariés grévistes : vous échouerez peut-être à faire caner les salopards qui s’agitent sous la marotte du vicieux Triboulet leur patron, peut-être … Mais vous vous bronzez l’âme, vous vous forgez une conscience, vous partagez de la joie et vous vous fabriquez de beaux souvenirs. »

Sans blague.

http://www.politis.fr/-Bernard-Langlois,218-.html



mA

Marcel Gauchet: «une oligarchie se substitue aux élites»

Invité de France Inter ce matin, Marcel Gauchet - historien et philosophe – posait le problème d’une autre façon. Selon lui «le conflit des retraites est le problème de l’avenir par excellence». Une immense crise d’incertitude se fait jour parmi les manifestants. Ces dernier  demandent aux politiques de les rassurer sur ce que sera la société en 2030, 2040 mais les politiques ne leurs opposent que l’échéance qui les intéresse, c'est-à-dire 2012 et les élections présidentielles.

Cette « anxiété sociale » n’est pas prise en compte par les politiques qui confisquent le débat. «Ces problèmes ne peuvent être résolus que par une délibération collective plus large que celles des parlementaires. Les parlementaires, une fois élus, n’ont pas à débattre seulement entre eux.» De plus, ce débat sur les retraites ne peut avoir lieu sans une certaine pédagogie vraisemblablement absente dans le gouvernement. La réforme des retraites est trop complexe pour que la population débatte des termes techniques (ajustement financier, législation sociale, etc.). L’évolution de la société nécessite de reposer de grands principes. L'inventeur du terme de « fracture sociale » constate que « la technique gouvernementale dans ce cas précis consiste à nous embrouiller en mélangeant la technique et les principes ». « La solution se trouve dans le dialogue entre politiques et opinion mais nous ne savons pas faire ça en France ». Effectivement l’empressement du gouvernement à faire voter la réforme n’est pas synonyme de débat populaire. Jean-Pierre Raffarin confirmait d’ailleurs ce matin, au micro de RTL, le vote de la réforme par les sénateurs dans la journée ou au plus tard cette nuit.

Cette confiscation du pouvoir par nos représentants, censés agir dans nos intérêts, est perçue comme une « dérive oligarchique » par le philosophe. Dans toutes les démocraties, ces oligarchies sont pilotées par des « élites ». Dans notre société, celles-ci opèrent une fracture entre les instruits et ceux considérés comme non instruits. Cette forme de pouvoir engendre des sociétés profondément inégalitaires alors même que sont prônées les valeurs démocratiques. Marcel Gauchet explique que la période est spécifique au retour des anciens régimes qui s’accompagne d’une hiérarchie sociale. Le non instruit est considéré comme un archaïque, « vous ne savez rien, laissez nous faire ». En laissant faire, ces gens travaillent ensuite dans leurs propres intérêts. « On passe donc d'une élite à une oligarchie. »

Concernant la radicalisation du mouvement, Marcel Gauchet apporte une autre analyse que celle servit par la majorité qui se plait à agiter le mouchoir de la France « prise en otage » par une minorité de contestataires. Prétextant ainsi le clivage entre la rue et l’opinion pour faire passer leurs mesures comme la réquisition cette nuit de la raffinerie de Grandpuits, symbole de la contestation. Selon lui les mouvements de masses - dont la grève générale est le mouvement suprême - sont en net recul depuis plusieurs années. Les syndicats représentent aujourd’hui à peine 8% des salariés. Les masses ayant disparues, elles ont laissé place à des groupes centrés sur leurs propres intérêts. Pourtant elles ne sont pas coupées du reste de la population. Il s’étonne même que celle-ci s’accommode parfaitement des opérations de blocages, grèves ou autres actions revendicatrices.

Il explique en partie cela par le fait qu’il existe en France une « tradition de radicalisation politique d’avant-garde ». On remarque une « légitimité absolue conquise par le principe selon lequel chacun défend ses intérêts. » Lorsque la population se dit favorable au mouvement, sans pour autant adhérer aux idées ou aux actions entreprises (telles que les blocages par exemple), elle considère comme légitime le fait de manifester si ces personnes se sentent lésées. Pour Marcel Gauchet, «  les blocages font vraiment partis du paysage aujourd’hui car c’est une forme d’expression normale dans le débat des acteurs. ».

Gouverner contre un peuple


par Denis Sieffert

Il serait bien hasardeux, en ce mardi matin parisien de grisaille et de bruine, de prédire l’avenir du mouvement social qui ébranle notre pays. Au point où nous en sommes, l’affaire est surtout psychologique. Les nombreux salariés qui se mobilisent, comme les jeunes, lycéens ou étudiants, ne puisent plus seulement les raisons de leur combat dans le caractère injuste de la réforme. C’est aujourd’hui le discours gouvernemental qui alimente principalement leur colère. Un discours de défi et de mépris que François Fillon a illustré jusqu’à la caricature, dimanche soir sur TF 1 : l’examen de la réforme « ira à son terme au Sénat » et « la réforme sera votée », a-t-il répété, machinal. Le propos eût été recevable si le débat parlementaire avait réellement eu lieu, et s’il avait été précédé d’une véritable réflexion menée avec les représentants du mouvement social. Mais, depuis le début, le gouvernement traîne le boulet de cette double impasse démocratique. Si bien que tout est mensonge. Impassible et impavide, notre Premier ministre avait, dimanche, l’affect d’un porte-parole du Kremlin à la grande époque brejnévienne. Sans trouble apparent, il a pu ainsi redire que « de nombreux gestes avaient été faits au Parlement », notamment sur la pénibilité. Et qualifier « d’escroquerie » l’idée d’une plus forte taxation du capital. Ce qui glace les os, c’est la répétition des mots. Ce gouvernement résiste comme une phalange.

MM. Chatel, Bertrand, Fillon, Woerth, pour ne citer qu’eux, prêtent leurs masques à une pantomime. Ils sont comme fondus dans un personnage unique, récitant sans cesse un texte écrit dans une langue qui leur est étrangère. Les arguments sont redits avec les mêmes accents et les mêmes pesanteurs. Seule peut-être, au milieu de ce chapelet, Christine Lagarde, sans trop déroger non plus à la loi commune, risque parfois un mot qui lui appartient. La robotisation de ces personnages est impressionnante. Elle en dit long sur la nature du régime, et la crainte qu’inspire leur chef à ces soldats de plomb. Il est vrai que nous sommes en période de remaniement ministériel, et cela depuis déjà quatre mois. Ce qui n’est pas fait pour stimuler les audaces. Plus personne ne croit ni n’écoute. Leur parole ne vaut plus tripette. À cet égard, les sondages sont édifiants. Après un week-end au cours duquel les ombres gouvernementales ont couvert tous les médias audiovisuels, le soutien au mouvement social n’a pas varié d’un iota. À 71 %, ce qui est considérable.

D’expérience, les salariés qui sont aujourd’hui dans la rue savent ce que vaut ce discours bravache. Les très anciens se souviennent du mythique « Lip, c’est fini ! » du Premier ministre de Georges Pompidou, le légionnaire Pierre Messmer. Le conflit avait duré plusieurs mois après cette prophétie volontariste. Beaucoup plus près de nous, on se souvient d’Alain Juppé, « droit dans ses bottes » face à la grève du secteur public de décembre 1995, et de l’inflexibilité de Dominique de Villepin dans la défense de son CPE, en 2006. Droit dans ses bottes, Juppé avait plié d’un coup face à la résistance des salariés du secteur public, et Villepin, l’inflexible, avait rompu tout aussi brusquement devant la mobilisation étudiante. Le discours de François Fillon relève de la guerre psychologique. Comme les dénégations sur l’approvisionnement en carburant, qui semblent inspirées par la chanson de Ray Ventura : « Tout va très bien Madame la Marquise ! » Nous savons que, du jour au lendemain, le déni de réalité peut revenir comme un boomerang sur le gouvernement.

Mais il ne faut pas négliger non plus un autre facteur déjà évoqué ici, et qui peut donner au conflit une exceptionnelle dureté. MM. Juppé et Villepin n’étaient pas des ectoplasmes. L’abandon de leurs réformes était leur défaite, pas celle du « roi fainéant » drapé dans la majesté de sa fonction à l’Élysée. Comment imaginer cette fois qu’un recul sur la réforme des retraites serait la défaite d’un François Fillon ou d’un Éric Woerth ? C’est bien Nicolas Sarkozy et lui seul qui est dans le collimateur du mouvement social. Et c’est toute sa politique. La mobilisation de la jeunesse n’a pas d’autre sens. Ce n’est plus seulement une réforme des retraites directement inspirée par le Medef qui est visée, mais tout ce que représente le sarkozysme [1]. C’est tout autant la démagogie du discours de Grenoble et de la loi Besson. D’où la violence de M. Hortefeux, qui en est à dépêcher ses bataillons de CRS aux portes des lycées et des dépôts de carburant. Le dérapage n’est pas loin. On retrouve là tous les traits du sarkozysme : sa faible appétence pour la démocratie et un culte quasi pathologique du rapport de force.

Il est possible, après les manifestations de ce mardi, que l’on entre dans une autre phase du conflit, moins contrôlée et moins contrôlable au niveau des confédérations. Plus dépendante des fédérations et des syndicats de base. Et de ces millions de salariés et de jeunes qui se sentent humiliés par le mépris gouvernemental. Quoi qu’il advienne dans les prochains jours, Nicolas Sarkozy aura déchiré un peu plus le tissu social de notre pays. Il aura exacerbé un peu plus les frustrations et les ressentiments. On ne gouverne pas à ce point contre tout un peuple.

Actions et rebellions diverses (hors grève ou avec)

" Seuls Sarcom et sa bande sont les responsables du blocage démocratique".


Pour ceux qui ne peuvent plus se permettre d’être grévistes pour X raison (et pour ceux qui le sont) tout en étant en Révolte contre ce gouvernement méprisant, bafouant la Démocratie. Il faudrait donner aussi l’opportunité de pouvoir exprimer son mécontentement facilement et permettre ainsi de rencontrer des camarades pour éventuellement décider d’Actions impromptues partout dans l'Hexagone.
Se retrouver devant les Préfectures (représentant les dérives policières et les atteintes au droit de grève via les réquisitions) à partir de 18H pour gueuler, crier ou faire du bruit peut en plus des blocages, grèves, manifs, etc participerait à montrer que le Peuple est mobilisé à tous les étages. Un rituel relayé tous les jours par des personnes différentes consoliderait un peu plus la solidarité.

De même, si tous les récalcitrants que nous sommes, à cette Contre-réforme, avions un signe de reconnaissance sur nos voitures, vélos, etc (et à nos balcons pourquoi pas ?) , ce serait super. Une proposition facile : écrire sur une feuille blanche un NON à coller sur la vitre intérieure à l’arrière de la voiture et sur nos fenêtres ???

De : mA

Guillaume Sarkozy, futur bénéficiaire de la réforme des retraites ?

Le site d'information Médiapart affirme jeudi 14 octobre que la réforme des retraites pourrait favoriser les intérêts du groupe Malakoff Médéric, dont le délégué général n'est autre que Guillaume Sarkozy, le frère du chef de l'Etat.
"Il ne s'agit pas que d'une coïncidence. Mais bien plutôt d'une stratégie concertée en famille. L'un assèche les régimes par répartition tandis que l'autre pose les fondements du système par capitalisation. Guillaume Sarkozy a engagé son entreprise dans une politique visant à en faire un acteur majeur de la retraite complémentaire privée. Et il a trouvé des alliés autrement plus puissants que lui, en l'occurrence la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le bras armé financier de l'État, et sa filiale la Caisse nationale de prévoyance (CNP). Ensemble, tous ces partenaires vont créer, le 1er janvier prochain, une société commune qui rêve de rafler une bonne part du marché qui se profile."