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15 nov. 2010

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Retraites complémentaires à vendre

Vous étiez-vous déjà demandé ces derniers temps si vous toucheriez votre complémentaire retraite à taux plein, sans abattement, si vous partiez à la retraite avant l’âge légal ancien ou nouveau modèle ?

Chérèque et Thibault, (bonjour, Pierre !) conducators impériaux et complémentaires du syndicalisme moderne, décideurs principaux de l’Intersyndicale, après que Chérèque, (également capitaine des pompiers préposé à éteindre les feux citoyens), ait décidé de « passer à autre chose » avec Laurence, vont devoir se la coltiner à nouveau pour tirer les conséquences de la réforme des retraites : le financement des retraites complémentaires par l’Agirc (pour les cadres) et l’Arrco (pour tous les autres salariés) qui sont gérés paritairement par patronat et syndicats. En d’autres termes, l’accord AGFF sera t il reconduit ?

Avant – jusqu’au 31 décembre 2010 - sans la mise en place du dispositif AGFF vous les retraités du secteur privé partant à 60 ans auriez subi un abattement de 22 % sur votre retraite complémentaire (17 % pour une retraite prise à 61 ans, 12 % à 62 ans, 8 % à 63 ans…).

Facteur aggravant, la réforme des retraites vient de passer par là, et l’on attend de voir la suite pour les répliques du tsunami. "Avec notre loi, nous préservons le niveau des pensions." , qu’il a dit, Nicolas. Ah oui ? Rien n’est plus faux, et nous allons vite le vérifier, car on ne peut dissocier, pour apprécier le total de la pension perçue, la somme perçue au titre de l’Assurance Vieillesse et celle des retraites complémentaires.

Or, cette retraite complémentaire par points Agirc/Arrco, dont le prix d’achat du point est indexé sur les salaires et la valeur du point sur l’inflation ne cesse, par ce mécanisme de connaître une érosion du « rendement » des cotisations. Et cela déjà avant la récente réforme des retraites... Qu’en sera-t il après ?

Un accord AGFF (Association pour la gestion du fonds de financement) permettait de payer les retraites complémentaires avant 65 ans. Il arrive à échéance à fin 2010. C’est bientôt. Comme l’État ne peut y mettre le nez, seuls les partenaires sociaux auront la responsabilité de changer l’eau du bain du bébé qui vient de voir bouger les limites d’âge. Mais comme Laurence et Nicolas, couple indissociable, sont sur le même bateau, elle va devoir ramer à sa place.

Les partenaires sociaux devaient se retrouver le 25 novembre pour ouvrir la négociation dont l’enjeu est de taille, puisque ces retraites complémentaires représentent environ 55 % de la retraite totale des cadres et 35 % de celle des non-cadres. Les syndicats veulent stopper le recul du rendement des cotisations, constant depuis des années, alors que le patronat veut obtenir une baisse de ses cotisations ou à tout le moins une garantie de non-augmentation. Étant entendu que depuis longtemps le MEDEF ne veut plus financer les retraites complémentaires.

Les négociations à venir se résumeront donc à peu de choses : > soit le Medef continue de dire qu’il ne veut plus financer les retraites complémentaires et que l’allongement de deux ans de la prise de retraite lui permettra « d’alléger ses cotisations », > soit le rapport de force l’obligera à augmenter ses cotisations pour que le montant des retraites complémentaires cesse de chuter. C’est presque une lapalissade. Il n’y a pas de voie médiane. Sinon, sans accord sur l’AGFF, les salariés qui partiront en retraite sous l’empire de la nouvelle loi verront leur pension diminuer encore plus. Merci Nicolas. Bien vu.

A mi-novembre, le Medef, avant de donner un nouveau coup de boutoir pour "libérer l’entreprise des contraintes", fait profil bas et va chercher à gagner du temps pour que le mécontentement social s’estompe, et que le gouvernement nouveau fasse détourner les têtes Laurence Parisot, gourmande comme elle est, pateline et sans mémoire, attend déjà « ... du nouveau gouvernement une capacité à établir un peu plus de concorde dans notre pays », « d’atténuer les clivages ». C’est une artiste du looping, elle qui est à l’origine de la réforme de la retraite et des derniers mouvements sociaux ! Tout indique que quelques mois passeront avant que les partenaires sociaux ne négocient. Les syndicats ouvriers feront ce qu’ils veulent, notamment faire défiler le 23 novembre, mais pourquoi feraient-ils ce cadeau au Medef, de ne pas le faire discuter « à chaud », à la date prévue, parce que les salariés demandent aujourd’hui et pas dans six mois, plus de lisibilité et de sécurité pour l’avenir ?

« La seule chose que je n’accepterai pas, c’est qu’on abaisse le niveau des pensions », jurait en janvier 2010 Nicolas Sarkozy. Si, par impossible, « à l’insu de son plein gré » le Président se voit contraint d’abaisser le niveau des pensions à cause du Medef, il restera toujours le groupe de retraite complémentaire Malakoff-Médéric, qui, malin comme un singe ou bien renseigné sur l’endroit de la table où se trouve le gâteau, tablait dès 2009 sur une baisse de 8 % des pensions de retraite et indiquant qu’un « complément d’épargne annuel de 40 milliards d’euros à 110 milliards d’euros en 2020 serait nécessaire pour maintenir le niveau de vie des futurs retraités ». (voir [http://www.politis.fr/IMG/pdf/Projet_CNP-CDC-Mederic.pdf">1]]


- Raphael JORNET

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